SPRINGFIELD, Ohio (Le Floridien) — Erika Lee, résidente de Springfield, Ohio, est revenue sur le post controversé qu’elle a publié sur Facebook, et qui a contribué à la propagation de fausses allégations concernant la communauté haïtienne. Son message, initialement basé sur une rumeur, a déclenché une série de spéculations selon lesquelles des immigrants haïtiens auraient mangé des animaux de compagnie dans la petite ville de Springfield. Aujourd’hui, Mme Lee exprime des remords pour le tort causé et insiste sur le fait qu’elle n’est pas raciste.
Tout a commencé lorsque Mme Lee a posté un message affirmant que le chat de son voisin avait disparu et qu’on lui avait dit qu’il avait été attaqué par un immigrant haïtien. Ce post, partagé sur les réseaux sociaux, a rapidement pris de l’ampleur, avec des captures d’écran circulant sur plusieurs plateformes. Erika Lee a affirmé que l’animal avait été retrouvé pendu « à une branche comme on le fait avec un cerf pour le dépecer » et que des personnes étaient en train de « le découper pour le manger ».
Les accusations se sont intensifiées et ont même été mentionnées lors du débat présidentiel par l’ancien président Donald Trump. Pourtant, la police locale et les autorités ont rapidement démenti ces rumeurs, affirmant qu’il n’y avait aucune preuve pour soutenir de telles affirmations.
Mme Lee a confié à NBC News qu’elle n’avait jamais imaginé que son message « dépasserait Springfield ». Elle reconnaît que son post, basé sur des rumeurs, a pris une tournure inattendue et dommageable. « Tout cela a explosé en quelque chose que je ne voulais pas voir se produire », a-t-elle déclaré.
Erika Lee insiste également sur le fait que son intention n’était pas de causer du tort à la communauté haïtienne, ni de susciter des accusations de racisme à son égard. « Je ne suis pas raciste », a-t-elle affirmé, ajoutant : « Tout le monde semble en faire une affaire de racisme, mais ce n’était pas mon intention. » Elle a précisé être métisse, membre de la communauté LGBTQ, et que sa fille est également métisse, à moitié noire.
La situation à Springfield, avec l’arrivée de milliers de migrants haïtiens au cours des quatre dernières années, a suscité des tensions. Mme Lee a exprimé sa compassion pour la communauté haïtienne et a reconnu que ces derniers peuvent se sentir vulnérables face à ces accusations injustifiées. « Si j’étais à leur place, je serais terrifiée aussi, inquiète que quelqu’un vienne me chercher parce qu’ils pensent que je fais du mal à quelque chose qu’ils aiment », a-t-elle déclaré.
Les propos de Mme Lee s’inscrivent dans un climat tendu à Springfield, où des rumeurs et des accusations circulent depuis plusieurs mois. Le maire de la ville, Rob Rue, a même rapporté qu’une menace de bombe avait été reçue à l’hôtel de ville, prétendument motivée par une frustration liée à l’immigration.
Cette affaire souligne l’importance de la responsabilité sur les réseaux sociaux et les conséquences que peuvent avoir des rumeurs non vérifiées sur des communautés vulnérables. Mme Lee a retiré sa fille de l’école par crainte pour sa sécurité et tente maintenant de se distancier de ce qui est devenu une polémique nationale.