(Le Floridien) — En 2024, Haïti a traversé l’une des périodes les plus violentes de son histoire récente. Selon les derniers chiffres publiés par les Nations Unies (ONU), plus de 5 600 personnes ont perdu la vie au cours de l’année, victimes d’affrontements armés, d’exécutions sommaires et de la violence aveugle perpétrée par les gangs qui contrôlent désormais une grande partie du pays.
Le nombre de meurtres a augmenté de plus de 20 % par rapport à 2023, selon le Bureau des droits de l’homme de l’ONU. De plus, plus de 2 200 personnes ont été blessées et près de 1 500 ont été enlevées.
Une violence incontrôlable qui paralyse le pays
La capitale, Port-au-Prince, est devenue l’épicentre de cette crise sécuritaire. Environ 80 % de la ville est sous le contrôle direct ou indirect de groupes armés, rendant les déplacements extrêmement dangereux pour les habitants. Les gangs, mieux armés et mieux organisés que jamais, opèrent en toute impunité, imposant leurs lois et terrorisant les populations civiles.
Des quartiers entiers ont été le théâtre de massacres horribles, souvent liés à des rivalités entre gangs pour le contrôle des territoires stratégiques. Les populations civiles sont prises en étau, subissant pillages, enlèvements et violences sexuelles.
Un massacre à Cité Soleil : une tragédie emblématique
Parmi les événements les plus marquants de 2024, le massacre de Cité Soleil reste gravé dans les mémoires. Plus de 200 personnes ont été tuées, début décembre, dans un bidonville contrôlé par des gangs, dont de nombreux Haïtiens d’un certain âge, après qu’un chef de gang a cherché à venger la mort de son fils à la suite de rituels vaudou, selon les Nations unies.
La violence généralisée a également entraîné une crise humanitaire d’une ampleur sans précédent. Plus de 700 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, cherchant refuge dans des abris temporaires ou dans des régions plus sûres, souvent sans accès à l’eau potable, à la nourriture ou aux soins médicaux de base.
Les écoles et les hôpitaux ont été pris pour cibles ou contraints de fermer leurs portes, privant des milliers d’enfants de leur droit à l’éducation et les malades de soins essentiels.
Les appels répétés de l’ONU
Face à cette situation catastrophique, les Nations Unies ont appelé à plusieurs reprises la communauté internationale à renforcer les contrôles sur le trafic d’armes qui alimente la violence en Haïti. Une grande partie de ces armes provient des États-Unis, de la République dominicaine et d’autres pays voisins.
Un avenir incertain pour Haïti
Alors que le pays continue de sombrer dans le chaos, les Haïtiens font preuve d’un courage exceptionnel face à l’adversité. Pourtant, sans une intervention coordonnée et efficace de la communauté internationale, la violence risque de s’intensifier davantage, faisant encore plus de victimes innocentes.
