Nos vœux pour 2025 : Que l’unité et la paix éclairent le chemin d’Haïti

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Alors que nous refermons l’année 2024, un constat s’impose : la diaspora haïtienne, et particulièrement celle installée en Floride, continue plus que jamais à jouer un rôle central dans la vie de nos frères et sœurs restés au pays. Dans la lignée des années précédentes, 2024 a été jalonnée d’obstacles, de crises et de turbulences, tant sur le plan politique qu’économique et sécuritaire. De quoi miner notre confiance et plomber notre moral au quotidien. Mais malgré cela, nous Haïtiens de l’étranger gardons la tête haute et refusons de déposer les armes. Et pour cause, ‘’abdiquer’’ est un mot qui n’existe pas dans notre vocabulaire.


Il est vrai que le sentiment d’impuissance a parfois été écrasant au cours de l’année écoulée. Assister de loin aux souffrances de nos proches, sans pouvoir intervenir directement, est un fardeau émotionnel qui pèse lourdement sur nos épaules. Pourtant, la solidarité n’a jamais faibli. Qu’il s’agisse de transferts d’argent, de missions humanitaires ou de lobbying auprès des élus locaux et fédéraux, la diaspora haïtienne a poursuivi ses efforts avec détermination. Les appels à l’aide se sont multipliés, poussant la communauté internationale à s’impliquer davantage, notamment à travers l’envoi d’une force de pacification constituée pour le moment d’un contingent de policiers kényans. Les associations et les églises ont également été très actives, ne ménageant pas leurs efforts pour collecter des fonds et du matériel au profit de ceux qui en ont le plus besoin.


L’année 2024 a également été marquée par une prise de conscience plus large de l’importance de la diaspora dans la stabilisation et la reconstruction d’Haïti. Certes, nous avons longtemps clamé que « 2024 doit être l’année de la diaspora haïtienne », et bien que l’on puisse débattre de l’ampleur des avancées concrètes, il est indéniable que nos voix sont de moins en moins ignorées. Des initiatives, tant du côté de certains responsables politiques haïtiens que des partenaires internationaux, reconnaissent désormais la nécessité de s’appuyer sur nos compétences, nos ressources et notre réseau.


Cependant, le blocage institutionnel reste un frein majeur. Au pays, la vie politique demeure enlisée dans l’indécision, l’instabilité et les intrigues. L’actuel gouvernement de transition, censé préparer la voie à des élections crédibles et inclusives, peine à trouver son équilibre. Les oppositions se fragmentent, les alliances se font et se défont. Dans cet imbroglio politico-constitutionnel, la diaspora peine à identifier un interlocuteur fiable. Malgré les bonnes intentions affichées, rien ne garantit que la classe politique en place prendra la pleine mesure de l’apport inestimable que représentent les Haïtiens de l’étranger. En juin dernier, l’éphémère Premier ministre Garry Conille débarquait en Floride pour y rencontrer les leaders de la communauté haïtienne. Il déclarait en substance ceci : « Nous savons avec certitude que la seule façon de nous en sortir avec succès dans les 20 prochains mois est si nos frères et sœurs de la diaspora sont activement engagés dans le processus ». Malheureusement, au-delà des mots, l’ex-Premier ministre a raté l’occasion d’entamer une véritable politique de rupture avec ses prédécesseurs et d’impliquer pleinement la diaspora dans la reconstruction du pays.

Nous savons que les promesses de nos politiciens n’engagent que ceux qui y croient. C’est pourquoi la diaspora, déçue par des structures étatiques défaillantes et gangrenées par la corruption, préfère agir directement auprès des populations qui en ont le plus besoin. Pour ainsi dire, aujourd’hui, le véritable frein actuellement qui empêche la diaspora d’agir plus efficacement, c’est l’insécurité ambiante qui règne depuis plusieurs années. La question de la sécurité conditionne toute perspective de retour – temporaire ou définitif – sur le territoire national. Nombreux sont ceux qui aspirent à retrouver leur terre natale, ne serait-ce que pour renouer avec leurs proches et contribuer directement au développement du pays. L’absence de sécurité et la peur de l’enlèvement rendent ces déplacements extrêmement risqués. Ce constat amer ne fait que nourrir la frustration de ceux qui souhaiteraient s’investir davantage en Haïti. Les Haïtiens de l’étranger rongent donc leur frein en attendant des jours meilleurs pour retourner au pays et l’aider à se remettre sur pied.

Cependant, cette attente n’est pas synonyme d’inaction. Chacun s’évertue dans son domaine à préparer le terrain, en misant sur la résilience et la créativité pour poser les bases d’une reconstruction durable, malgré les obstacles. Dans cette dynamique, Le Floridien est resté un point de repère, fidèle à sa mission d’informer et de sensibiliser la communauté haïtienne. Tout au long de 2024, nous avons maintenu le cap de la rigueur et de l’impartialité, vous tenant au courant des derniers développements en Haïti, tout en mettant en lumière les initiatives inspirantes menées dans la diaspora. Votre soutien, chers lecteurs, ne s’est jamais démenti, et c’est grâce à vous que nous pouvons poursuivre cette aventure éditoriale.

Nous tenons également à remercier nos annonceurs, dont la confiance et la générosité nous permettent de continuer à faire vivre ce bimensuel. Plus qu’un simple espace publicitaire, leur participation est le reflet d’une volonté commune de faire rayonner notre culture, de partager nos succès et de poser un regard lucide sur nos faiblesses.

Alors que nous entamons l’année 2025, nous ne pouvons nier que des défis de taille nous attendent encore. Les plaies ouvertes d’Haïti sont profondes, et la reconstruction ne se fera pas en un claquement de doigts. Mais si 2024 nous a appris une chose, c’est que la diaspora haïtienne possède la force, la résilience et les ressources nécessaires pour peser dans la balance. Notre rôle ne se limite pas aux transferts d’argent ou à l’organisation de missions humanitaires ponctuelles : nous sommes également porteurs d’idées nouvelles, d’expériences diverses et d’un réseau global qui peut aider à transformer durablement notre cher pays.

C’est pourquoi, en ce début d’année, nous lançons un nouvel appel à la mobilisation de chacun. Continuons de croire en nos capacités, renforçons notre cohésion, et gardons à l’esprit l’idéal de nos ancêtres qui, par leur lutte, nous ont légué un héritage unique : celui d’un peuple qui sait se battre pour sa liberté et sa dignité. Il n’y a pas de fatalité ; c’est un long chemin, certes, mais chaque pas compte, et chaque avancée, si minime soit-elle, est une pierre de plus posée sur l’édifice d’un avenir meilleur pour Haïti.

De notre côté, Le Floridien poursuivra sa mission : informer, analyser et éclairer. À vous qui nous lisez, merci pour votre confiance et votre fidélité. Vous êtes la raison d’être de ce journal, et c’est ensemble que nous avons pu faire de 2024 une année de solidarité et de persévérance. Nous vous souhaitons une nouvelle année 2025 remplie de santé, d’amour et de réussites. Que l’unité au sein de notre diaspora continue à grandir et qu’Haïti progresse sur le chemin de la paix et de la stabilité.

Stéphane Boudin

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