Washington, D.C. (Le Floridien) — Définitivement, Donald Trump est un véritable homme d’affaires qui ne lésine pas sur les moyens quand il s’agit de faire générer d’importants revenus pour son pays, surtout lorsqu’il est aux commandes du gouvernement. Ce mardi 25 février, le milliardaire devenu président pour la seconde fois a dévoilé un nouveau projet migratoire ambitieux, destiné aux étrangers fortunés : la “Gold Card”, une alternative à la Green Card visant les élites financières mondiales.
Une carte premium pour une immigration sélective
Lors d’une conférence de presse tenue dans le Bureau Ovale, Donald Trump a présenté cette nouvelle carte comme une version plus sophistiquée de la Green Card, s’adressant exclusivement à des individus de haut niveau. Le président a précisé que cette carte offrirait une nouvelle voie vers la citoyenneté américaine à ceux capables de payer le prix d’entrée fixé à 5 millions de dollars.
Accompagné de son secrétaire au commerce, Howard Lutnick, Trump a expliqué que la “Gold Card” remplacerait le programme de visa EB-5, qui permettait déjà aux investisseurs étrangers d’obtenir la résidence permanente aux États-Unis en échange d’un apport financier, mais qui avait été critiqué pour ses failles et dérives frauduleuses. Le nouveau programme se veut plus sélectif et plus lucratif.
“Nous allons nous assurer que ce seront de merveilleux citoyens du monde, des gens avec de l’argent et qui créent des emplois”, a déclaré Howard Lutnick, insistant sur la rigueur du processus de sélection.
Un programme rentable pour l’État américain
Trump, fidèle à sa logique économique, voit dans ce projet une véritable manne financière pour le gouvernement américain. Selon lui, de nombreuses entreprises seraient prêtes à payer les 5 millions de dollars exigés pour faire venir des travailleurs hautement qualifiés.
“Nous pourrons vendre peut-être un million de ces cartes, voire plus. Si vous faites le calcul, les chiffres sont très bons”, a-t-il affirmé, mettant en avant le potentiel économique colossal de ce programme.
Interrogé sur la possibilité pour un oligarque russe de bénéficier de cette “Gold Card”, Trump a répondu avec amusement : “Oui, c’est possible.” Poursuivant sur le ton de la plaisanterie, il a ajouté : “Je connais des oligarques russes qui sont des gens bien… et je pense qu’ils peuvent se permettre de payer cinq millions de dollars.”
Les hommes d’affaires haïtiens peuvent-ils réellement profiter de la “Gold Card” ?
Avec un prix fixé à 5 millions de dollars, la “Gold Card” de Donald Trump s’adresse à une élite financière triée sur le volet. Mais combien d’hommes d’affaires haïtiens pourraient réellement se permettre un tel investissement pour accéder à la résidence américaine ? Haïti, malgré son économie fragile, compte des entrepreneurs prospères opérant dans des secteurs clés comme l’import-export, la construction, l’énergie, la télécommunication et l’agro-industrie. Toutefois, la difficulté d’accès aux devises étrangères, les restrictions bancaires et les barrières administratives américaines pourraient limiter leur capacité à participer à ce programme. De plus, les États-Unis imposeront sans doute un contrôle strict sur l’origine des fonds, ce qui pourrait poser un défi pour certains candidats issus d’un pays où les affaires sont souvent entachées par l’instabilité économique et politique. Alors, parmi les grandes fortunes haïtiennes, combien seront réellement éligibles – et surtout prêts – à investir 5 millions de dollars pour obtenir la précieuse carte de résidence américaine ?
Une politique migratoire qui suscite déjà des interrogations
Si le projet de Gold Card s’inscrit parfaitement dans la vision d’une immigration fondée sur la richesse et la contribution économique, il soulève néanmoins de nombreuses questions. En mettant un prix sur l’accès à la citoyenneté américaine, l’administration Trump risque d’attiser les critiques de ceux qui y verront une politique migratoire élitiste, privilégiant les plus riches au détriment d’une immigration basée sur le mérite et les compétences.
Reste à savoir comment cette initiative sera accueillie par le Congrès et l’opinion publique, alors que la question migratoire demeure un sujet hautement controversé aux États-Unis. Une chose est sûre : Donald Trump, fidèle à son pragmatisme économique, continue de réinventer les règles du jeu, en mettant l’Amérique au service des grandes fortunes mondiales.
