Boston (Le Floridien) — Comme annoncé la semaine dernière, la juge fédérale Indira Talwani n’a pas tardé à traduire ses intentions en décisions concrètes. Ce lundi 14 avril, la magistrate, siégeant à Boston, a interdit à l’administration Trump de procéder à la déportation des bénéficiaires du programme humanitaire mis en place sous l’administration Biden, offrant ainsi un répit inespéré à plus de 500 000 migrants, dont un grand nombre de ressortissants haïtiens.
Cette action judiciaire fait suite à une plainte déposée par des groupes de défense des droits des immigrants, qui ont dénoncé la volonté de l’équipe Trump de mettre fin à ce programme sans justification légale claire. Le programme de « parole humanitaire », introduit en janvier 2023, permet à des migrants venus d’Haïti, Cuba, du Venezuela et du Nicaragua d’entrer légalement aux États-Unis pour une durée de deux ans, avec la possibilité de travailler et de vivre en sécurité.
Dans son ordonnance, la juge Talwani a souligné que la tentative de l’administration Trump de suspendre le programme était juridiquement injustifiée et contraire aux engagements déjà pris par le gouvernement fédéral. « Le gouvernement ne peut pas, du jour au lendemain, revenir sur une politique aussi essentielle sans respecter les procédures légales et sans évaluer les conséquences humaines de ses décisions », a-t-elle écrit.
Une victoire saluée par la communauté haïtienne
La réaction ne s’est pas fait attendre dans les communautés concernées, notamment au sein de la diaspora haïtienne, pour qui ce programme représente une bouée de sauvetage face à la violence, à l’instabilité politique et à la crise humanitaire sévissant en Haïti.

« C’est une décision qui nous redonne espoir. La juge a compris que derrière chaque dossier, il y a une vie, une famille, un avenir », a déclaré un représentant de la Haitian Bridge Alliance, une organisation de défense des droits des migrants haïtiens.
Une étape décisive mais temporaire
La décision de la juge Talwani suspend temporairement la révocation du programme, ce qui signifie que les déportations annoncées pour le 24 avril sont désormais bloquées. Toutefois, cette victoire n’est pas encore définitive. La procédure judiciaire se poursuit, et une audience est attendue dans les semaines à venir pour déterminer si cette suspension sera prolongée, voire rendue permanente.
En attendant, les bénéficiaires du programme et leurs soutiens savourent ce moment. Pour beaucoup, cette action judiciaire marque un tournant symbolique et stratégique dans la lutte pour une immigration plus humaine et plus cohérente aux États-Unis.