Biscayne Gardens, FL (Le Floridien) – Les autorités du comté de Miami-Dade ont procédé, lundi 14 avril, à l’arrestation d’un couple impliqué dans une affaire d’une rare brutalité. Greorgy Almony, 42 ans, a été inculpé pour abus aggravé sur mineur ayant entraîné des blessures graves, après avoir, selon les enquêteurs, intentionnellement brûlé la main de sa belle-fille de 10 ans sur une cuisinière. La mère de l’enfant, Milliene Adeclat, 36 ans, de nationalité haïtienne, a pour sa part été arrêtée pour négligence aggravée, pour n’avoir pris aucune mesure afin de protéger sa fille ou de signaler l’agression.
D’après le rapport du Miami-Dade Sheriff’s Office (MDSO), l’incident s’est produit le samedi 12 avril. Almony aurait violemment réagi à une altercation entre la fillette et son jeune frère — probablement son propre fils, issu de sa relation avec Milliene Adeclat. Sous l’effet de la colère, il aurait saisi l’enfant par le bras, l’aurait traînée jusqu’à la cuisine, puis lui aurait plaqué la main sur une plaque de cuisson allumée, provoquant de graves brûlures. La blessure était si sévère que la peau s’est détachée, laissant sur sa paume une marque nette en forme de spirale, correspondant à la résistance de l’appareil.
Paniquée et en pleurs, la fillette se serait réfugiée dans sa chambre après avoir réussi à saisir le téléphone de son agresseur pour appeler sa mère, alors absente car au travail. Malgré cet appel de détresse, Milliene Adeclat n’aurait pris aucune mesure d’assistance immédiate, ni cherché à obtenir des soins médicaux pour sa fille.
Une affaire révélée grâce à l’école
Ce n’est que le lundi suivant, lorsque l’enfant s’est présentée à l’école, que l’affaire a été révélée. Un enseignant, alerté par la présence évidente d’une brûlure sur sa main, a interrogé la fillette. Son récit a conduit à une alerte immédiate aux autorités, déclenchant une enquête qui a rapidement conduit à l’arrestation du couple.
Les faits se seraient déroulés dans le quartier non incorporé de Biscayne Gardens, selon les indications figurant dans le rapport d’arrestation.
Détention et poursuites multiples
Interpellés puis conduits au poste Intracoastal du MDSO à North Miami, les deux adultes ont réagi de manière contrastée : Almony a refusé de coopérer avec les enquêteurs, tandis que Adeclat a nié toute responsabilité, bien que les faits matériels contredisent ses déclarations.
Lors de son interpellation, Adeclat aurait résisté violemment à son arrestation, selon le rapport des agents, allant jusqu’à bousculer les policiers et tenter de leur asséner des coups, ce qui a conduit à des accusations supplémentaires de voies de fait aggravées contre un agent de la force publique et de résistance à l’arrestation avec violence.
Georgy Almony a été placé en détention au Turner Guilford Knight Correctional Center (Miami), avec une caution fixée à 7 500 dollars. Milliene Adeclat y est également incarcérée, sous une caution de 1 500 dollars, après qu’un juge a reconnu l’existence de motifs suffisants pour retenir la charge principale de négligence aggravée. Les documents judiciaires ne précisent pas encore si les chefs d’accusation supplémentaires ont également été confirmés.
Les enquêteurs affirment que Milliene Adeclat était pleinement consciente de la gravité des blessures infligées à sa fille, mais aurait choisi de ne pas intervenir. Elle aurait, selon le rapport, tenté de dissimuler les faits en prétendant que l’enfant s’était accidentellement brûlée avec de l’huile chaude, une version contredite par les preuves et par le témoignage de la victime.
L’impératif de protection de l’enfance aux États-Unis
Dans le cadre juridique américain, la protection des enfants constitue une priorité absolue. La loi prévoit que tout adulte informé d’un acte de violence sur un mineur a l’obligation légale de le signaler. Le manquement à ce devoir peut entraîner des sanctions pénales sévères, allant jusqu’à l’inculpation pour complicité ou négligence criminelle, comme c’est le cas ici.
Ce drame met en évidence un décalage culturel profond auquel sont parfois confrontés certains parents issus de l’immigration. Dans certaines sociétés, le silence des mères face aux abus conjugaux est encore toléré, souvent par crainte de l’opprobre social ou par loyauté envers le partenaire. Mais aux États-Unis, ces silences sont considérés comme des actes de complicité passive, lourdement punis par la loi.
La fillette de 10 ans doit désormais se remettre, non seulement de ses blessures physiques, mais aussi du traumatisme profond causé par la trahison silencieuse de ceux qui étaient censés la protéger.