(Le Floridien) – Plusieurs semaines après son audition au Congrès, et malgré le soutien véhément de 700 professeurs et de quelques personnalités politiques de premier plan comme Obama, Claudine Gay, première femme noire à occuper le prestigieux poste de présidente d’Harvard, a fini par jeter l’éponge. Dans sa lettre de démission, celle dont le mandat sera le plus court dans l’histoire de Harvard, n’y va pas par 4 chemins. Elle évoque des menaces et des comportements racistes à son égard qui ont accéléré sa prise de décision. Femme courageuse et intègre, Claudine Gay n’est pas du genre à se laisser intimider. Mais face à un lobbying de plus en plus intense, qui est allé jusqu’à exhumer tous ses travaux académiques et les passer au peigne fin pour y déceler le moindre plagiat, elle a préféré jeter l’éponge pour ne pas nuire à l’image d’Harvard.
Tout est parti de l’audition devant le Congrès tenue le 5 décembre dernier. Face à elle, Elise Stefanik, souvent décriée pour son opportunisme et son hypocrisie politique, et qui a trouvé en Claudine Gay la proie idéale pour se faire les dents. Stefanik a donc profité de l’insoluble conflit israélo-palestinien pour se mettre en valeur, en endossant pour l’occasion la veste de défenseuse des juifs contre l’antisémitisme, alors qu’elle-même soutenait dans un passé pas si lointain des idéologies de droite loin d’être irréprochables, approuvant des thèses xénophobes comme celle du grand remplacement.
Qu’à cela ne tienne, lors de l’audition, Stefanik n’a pas hésité à faire des raccourcis nauséeux, mettant dans le même sac intifada et appel au génocide, ou plus généralement, taxant toute critique envers Israël comme de l’antisémitisme. Cette stratégie vicieuse a fini par payer puisque Claudine Gay, tout comme les autres présidentes d’universités auditionnées, sont toutes tombées dans le piège.
Bien entendu, l’antisémitisme et toutes les formes de racisme doivent être vigoureusement condamnés et combattus. Claudine Gay aurait du être plus claire et tranchante dans un sujet aussi sensible. Ses regrets exprimés quelques jours après l’audition n’y changeront rien. L’histoire retiendra tout de même que la première femme noire à présider Harvard en 368 ans d’existence est aussi celle qui aura duré le moins longtemps à ce poste. No comment!