(Le Floridien) – Lors de la rencontre de qualification pour la Coupe du Monde 2026 opposant le Brésil à la Colombie, jeudi soir (20 mars 2025), la sélection brésilienne a effectué sept remplacements, une situation inhabituelle qui a semé le doute parmi les spectateurs et observateurs avertis. Beaucoup se sont interrogés sur la conformité d’une telle décision avec les règlements en vigueur, puisque les règles standard limitent normalement le nombre de substitutions à cinq par équipe. Cette singularité s’explique par l’application du protocole relatif aux commotions cérébrales, un dispositif adopté par l’International Football Association Board (IFAB) et intégré aux Lois du Jeu depuis le 1er juillet 2024.
Conformément aux dispositions de ce protocole, lorsqu’un joueur est suspecté de commotion cérébrale, il peut être remplacé en plus des cinq changements réglementaires. De surcroît, pour garantir l’équité compétitive, l’équipe adverse se voit également octroyer une substitution additionnelle. Cette mesure vise principalement à préserver la santé des joueurs et à minimiser les risques liés à une reprise prématurée du jeu après un choc violent à la tête. Il s’agit d’une avancée majeure dans la prise en charge des traumatismes crâniens dans le football professionnel, harmonisant la réglementation de la FIFA avec les protocoles de sécurité déjà appliqués dans d’autres disciplines sportives de contact.
Le match a été marqué par un incident significatif : un choc brutal entre le gardien brésilien Alisson Becker et le défenseur colombien Davinson Sánchez. Tous deux, suspectés de commotion cérébrale, ont été immédiatement remplacés, déclenchant ainsi l’activation du protocole et permettant à chaque équipe de bénéficier d’une substitution supplémentaire. Cette séquence a mis en lumière l’importance du dispositif, garantissant une gestion prudente des joueurs affectés et évitant des décisions hasardeuses qui pourraient compromettre leur santé à long terme.
Outre l’objectif de protection des joueurs, cette disposition préserve aussi l’intégrité du jeu en empêchant qu’une équipe ne se retrouve pénalisée par une infériorité numérique due à une commotion. Par cette réforme, l’IFAB et la FIFA réaffirment leur engagement en faveur du bien-être des athlètes, une préoccupation qui occupe une place grandissante dans le sport de haut niveau.
Le protocole accordait donc deux remplacements supplémentaires à chaque équipe : un pour le joueur concerné par la commotion et un autre en compensation du changement opéré par l’adversaire. Le Brésil, qui avait déjà utilisé deux remplacements (Joelinton et Matheus Cunha à la place de Gerson et João Pedro), a saisi cette opportunité en procédant à quatre changements simultanés (entrées de Bento, Savinho, André et Wesley en remplacement d’Alisson, Rodrygo, Bruno Guimarães et Vanderson) à la 78e minute, portant le total à six. En toute fin de match, la Seleção a effectué un ultime remplacement en retirant Vinícius Júnior, menacé de suspension en cas d’avertissement, pour faire entrer Léo Ortiz. Avec un total de sept changements répartis sur quatre sessions de remplacement (contre trois normalement autorisées), le Brésil a pleinement tiré parti des dispositions offertes par le protocole sur les commotions. À l’inverse, la Colombie s’est montrée plus mesurée en procédant à seulement quatre changements.
L’instauration de ce protocole illustre une évolution significative des règlements du football vers une meilleure prise en charge des traumatismes crâniens. Elle s’aligne sur les recommandations des experts en neurologie et des instances médicales sportives, qui alertent depuis des années sur les dangers des commotions cérébrales mal diagnostiquées. Sa mise en application pourrait constituer une avancée décisive dans la prévention des lésions cérébrales dans le football et servir d’exemple à d’autres disciplines encore réticentes à adopter des mesures similaires. Le Floridien avec rmcsport
