(Le Floridien) — Pour la première fois dans l’histoire du carnaval national haïtien, l’événement se tiendra à Fort-Liberté, dans le département du Nord-Est, du 2 au 4 mars 2025. Ce choix s’impose face à l’insécurité croissante à Port-au-Prince, rendant impossible l’organisation d’une manifestation d’une telle ampleur dans la capitale.
Traditionnellement accueilli par Port-au-Prince ou d’autres grandes villes comme Cap-Haïtien, Cayes et Jacmel, le carnaval est un rendez-vous culturel majeur rassemblant des milliers de festivaliers. L’édition 2025 offre à Fort-Liberté une occasion inédite de se positionner comme une destination culturelle et touristique, tout en garantissant un environnement plus sûr.
Les Haïtiens de la diaspora désireux de prendre part aux festivités auront plusieurs voies d’accès, en l’absence de vols directs entre les États-Unis et Port-au-Prince. Ils pourront transiter par la République dominicaine, via Santiago, puis rejoindre Fort-Liberté par la route, ou opter pour un vol vers Cap-Haïtien, facilitant l’accès au site du carnaval.
Port-au-Prince Maintient Son Carnaval Malgré Tout
Parallèlement, le nouveau cartel municipal de Port-au-Prince, dirigé par Youri Chevry, a annoncé le maintien du carnaval dans la capitale, en dépit de la mainmise des gangs sur la zone métropolitaine.
Cette décision suscite des interrogations : est-il prudent d’organiser un événement de masse dans une ville où l’insécurité règne, où les déplacements sont périlleux et où la protection des festivaliers reste incertaine ? Les artistes et carnavaliers oseront-ils défier le contexte explosif pour perpétuer la tradition ?
Alors que Fort-Liberté représente une alternative sécurisée, le pari de Port-au-Prince s’annonce risqué. Ce double carnaval offrira-t-il aux Haïtiens une bouffée d’air culturel ou exacerbera-t-il les tensions et les défis sécuritaires ?