Décès du Dr. Grégoire ‘Greguy’ Eugène Junior : un homme d’engagement, de science et de culture s’éteint à Port Saint Lucie

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Port Saint Lucie, Floride (Floridien) – Le Dr. Jean Marie Grégoire ‘Greguy’ Eugène Junior s’est éteint le jeudi 10 avril 2025 dans un hôpital de Port Saint Lucie, en Floride, après plusieurs mois de lutte contre une insuffisance cardiaque. Il était hospitalisé depuis près de trois mois. Il avait 72 ans.

Résidant à Port Saint Lucie depuis une quinzaine d’années, après avoir quitté Pembroke Pines, le Dr. Eugène laisse derrière lui l’image d’un homme à la fois profondément attaché à sa terre natale, Haïti, et pleinement engagé dans sa vocation médicale, dans les médias et dans l’action politique.

Héritier d’un engagement politique

Né en 1953 à Port-au-Prince, il était le fils de feu Maître Grégoire Eugène, figure historique du Parti Social Chrétien Haïtien (PSCH) et adversaire farouche des régimes duvaliéristes. À la mort de son père, le Dr. Greguy Eugène Jr.  assuma le leadership du parti, qu’il dirigea pendant plusieurs années avec conviction. Il envisagea même de briguer la présidence d’Haïti lors des élections de 2005, finalement remportées par le défunt René Préval.

Un parcours médical remarquable

Diplômé en août 1977 de la Faculté de Médecine de l’Université d’État d’Haïti, à une époque où le doyen Raoul Pierre Louis marquait de son empreinte la formation médicale haïtienne, le Dr Eugène a effectué sa résidence à l’hôpital Isaïe Jeanty, également connu sous le nom de « Chancerelles ». Il s’est installé à Miami à la fin des années 1980, avant d’ouvrir sa propre clinique à Fort Lauderdale, tout en collaborant avec des institutions de renom telles que le Jackson Memorial Hospital de Miami, l’un des plus grands centres hospitaliers du sud des États-Unis. Il a ensuite poursuivi sa pratique privée à Port Saint Lucie, où il s’était établi.

Une voix familière de la radio haïtienne

Avant même de devenir médecin de profession, Greguy Eugène s’était déjà fait un nom dans le paysage radiophonique haïtien. Il fut l’un des chroniqueurs vedettes de la Radio Nationale d’Haïti dès son inauguration, le 22 avril 1977, marquant de son empreinte les premières années de cette institution publique. Aux côtés de son collègue, le Dr Yves ‘Dadou’ Jean-Bart, il forma un duo emblématique du journalisme sportif de l’époque.

Installé aux États-Unis, il poursuivit également une carrière d’analyste politique, collaborant notamment avec les émissions Haïti Antenne Plus et Radio Amérique Internationale, animées par son ami et confrère Lesly Jacques.

Une famille ancrée dans le service et la culture

Le Dr. Eugène appartenait à une fratrie particulièrement engagée dans la vie publique. Il était le frère aîné de Garry Eugène, premier Haïtien à avoir accédé au grade de lieutenant au sein de la police de la ville de Miami et ancien chef de la police de North Miami. Il était également le frère des sœurs jumelles Gina et Ginette Eugène, connues pour leur participation à la chanson culte “Toup Pou Yo”, hymne non officiel de la seule participation d’Haïti à la Coupe du Monde de football en 1974.

Le Dr. Daniel Cédant, camarade de promotion du défunt, se souvient de lui avec émotion : « Greguy était un passionné d’Haïti, un franc camarade, un Haïtien authentique et un professionnel de santé remarquable, pratiquant son métier avec un profond humanisme. »

« Greguy Eugène fut l’un de ces chroniqueurs sportifs qui ont marqué l’âge d’or du football haïtien, se souvient l’ancien international Ernst ‘Nono’ Jean-Baptiste. Sa voix résonnait avec passion et rigueur sur les ondes à un moment où le sport unissait tout un peuple. »

Les funérailles du Dr. Grégoire ‘Greguy’ Eugène Junior seront chantées le vendredi 2 mai 2025 à 11 AM à la Saint Lucie Catholic Church, située au 425 SW Irving Street, Port Saint Lucie, FL 34983.

Le Floridien salue la mémoire du Dr. Grégoire Eugène Junior, homme de science, de parole et d’action, dont le parcours incarne les espoirs, les luttes et les réussites de plusieurs générations d’Haïtiens de la diaspora.

 

Dessalines Ferdinand

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