« Déportation des Haïtiens sous TPS : une activiste haïtienne affirme qu’il vaudrait mieux les “enterrer vivants” que de les renvoyer en Haïti

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Fort Myers, FL (Le Floridien) — Dans une déclaration poignante, l’activiste haïtienne Béatrice Jacquet Castor, Co-fondatrice et présidente de la Haitian American Community Coalition of SW Florida, a exprimé son indignation face à la décision de l’administration Trump de mettre fin au Statut de Protection Temporaire (TPS) pour les Haïtiens. Elle a affirmé qu’il vaudrait mieux “laisser les Haïtiens bénéficiant du statut TPS creuser un trou et s’enterrer eux-mêmes aux États-Unis” plutôt que de les renvoyer en Haïti, où la situation devient de plus en plus chaotique. Selon elle, il serait inhumain de les déporter, car ils ne représentent aucun risque pour la société américaine.

Le jeudi 20 février dernier, la Secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a annoncé une réduction de la durée du Statut de Protection Temporaire (TPS) pour les Haïtiens, passant de 18 à 12 mois. Concrètement, cela signifie que près de 500 000 Haïtiens bénéficiant de cette protection perdront leur droit de vivre et travailler aux États-Unis d’ici un an. Cette mesure affecte particulièrement la Floride, où se trouve la majorité des Haïtiens sous TPS, et risque d’avoir des conséquences majeures sur le plan social et économique, tant pour les immigrants concernés que pour l’économie locale.

Dans le Sud-Ouest de la Floride, environ 30 000 Haïtiens bénéficient actuellement du TPS, du statut de parole humanitaire ou de l’asile. Ils sont employés dans les soins de santé, l’hôtellerie et le secteur immobilier, des industries essentielles à l’économie locale. Une déportation massive risquerait donc de déstabiliser plusieurs secteurs économiques en Floride et dans le reste du pays.

Une situation humanitaire catastrophique en Haïti

Plus alarmant encore est le danger immédiat qui guette ces Haïtiens si leur statut est révoqué. Beaucoup d’entre eux sont aux États-Unis depuis plus d’une décennie, après avoir fui Haïti à la suite du séisme dévastateur de 2010, qui a tué plus de 200 000 personnes et plongé le pays dans une crise humanitaire. À l’époque, le Département de la Sécurité intérieure (DHS) avait déterminé qu’un retour des Haïtiens sans statut légal serait trop dangereux, en raison de la violence généralisée et de la menace de maladies. Depuis, leur statut était réexaminé tous les quelques années, mais l’administration Trump a décidé de mettre fin à cette protection.

La situation en Haïti s’est toutefois aggravée. Le pays est aujourd’hui en proie à une violence incontrôlable des gangs, une crise politique persistante, et un effondrement total des infrastructures gouvernementales. Il n’y a plus de représentants élus depuis 2021, et plus d’un million de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays en raison de l’insécurité.

L’administration Trump et sa guerre contre l’immigration

Cette décision s’inscrit dans un contexte plus large de durcissement des politiques migratoires par Donald Trump. Dès son retour au pouvoir en janvier 2025, il a signé plusieurs décrets exécutifs restrictifs, suspendant l’admission des réfugiés et mettant fin à plusieurs programmes humanitaires comme le TPS pour les Haïtiens.

Parallèlement, le Congrès a adopté la “Laken Riley Act”, une loi exigeant la détention obligatoire des immigrants sans papiers accusés de crimes graves. Cette législation a été vivement critiquée par les défenseurs des droits des immigrants, qui craignent une criminalisation accrue des communautés migrantes et une montée des tensions sociales.

Un appel à l’action pour éviter une crise humanitaire

Face à cette menace de déportation massive, de nombreuses organisations de défense des droits humains et leaders communautaires, dont Béatrice Jacquet Castor – une figure influente de la communauté haïtienne du sud-ouest de la Floride -, dénoncent ces mesures et appellent à des solutions plus humaines. Selon eux, il est inconcevable de forcer des milliers d’Haïtiens à retourner dans un pays où leur vie est en danger, alors qu’ils ont construit leur avenir aux États-Unis et contribuent activement à l’économie américaine.

Alors que les pressions s’intensifient contre l’administration Trump, les associations plaident pour une réforme complète du système migratoire, afin de garantir des solutions justes, humaines et durables pour ces milliers de familles haïtiennes menacées d’expulsion.

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