Miami, FL (LE FLORIDIEN) — Le récent vol de déportation transportant 70 citoyens haïtiens vers Cap-Haïtien hier jeudi (5 décembre) met en lumière une vérité troublante : il n’existe absolument aucune différence entre les administrations démocrate et républicaine des États-Unis lorsqu’il s’agit de déporter des Haïtiens en situation irrégulière, et ce, malgré le chaos de violence qui règne en Haïti.
Ces déportations se poursuivent alors que le pays est plongé dans une insécurité croissante, alimentée par les gangs armés. Les violences paralysent la capitale Port-au-Prince au point que les vols commerciaux et autres opérations aériennes doivent éviter son aéroport. Les migrants renvoyés se retrouvent dans un environnement où tout est au point mort, sans aucun soutien pour se réintégrer dans une société dévastée par la crise.
Beaucoup d’Haïtiens aux États-Unis vivent sous le statut temporaire de protection (TPS), mais ce dernier ne leur offre ni stabilité légale ni perspective d’obtention de la résidence permanente. Malgré cela, le ministère de la Sécurité intérieure des Etats-Unis continue de justifier ces renvois en affirmant que les personnes concernées n’ont pas de statut légal aux États-Unis. Cette logique a été systématiquement adoptée tant par les administrations démocrates que républicaines, confirmant une uniformité dans leur approche implacable envers les migrants haïtiens.
Parallèlement, la République dominicaine intensifie également ses expulsions massives. Depuis que le président Luis Abinader a lancé un plan visant à renvoyer 10 000 Haïtiens par semaine, plus de 50 000 personnes ont été déportées. Une grande partie de ces rapatriés se retrouvent dans les villes du nord d’Haïti, comme Cap-Haïtien, déjà sous forte pression en raison de l’afflux de réfugiés fuyant les violences dans la capitale.
Face à cette crise, la maire de Cap-Haïtien, Yvrose Pierre, a exhorté le gouvernement central à déclarer l’état d’urgence dans sa ville, soulignant le manque de ressources pour répondre à cette situation catastrophique. De récentes pluies torrentielles ont aggravé la situation, causant des inondations et des pertes en vies humaines.
Ainsi, qu’il s’agisse des démocrates ou des républicains, les administrations américaines montrent la même intransigeance, continuant de renvoyer des Haïtiens vers un pays plongé dans le chaos. Cette indifférence politique, insensible aux réalités humanitaires en Haïti, illustre une continuité des politiques où la priorité reste la stricte application des lois migratoires, sans considération pour les conséquences désastreuses sur le terrain.