Des Gangs Incendient les Locaux de Radio Télévision Caraïbes en Plein Cœur de Port-au-Prince

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(Le Floridien) — Dans la la nuit du mercredi 12 au jeudi 13 mars 2025, un nouvel épisode de violence extrême a frappé Port-au-Prince, alors que des hommes armés ont incendié un bâtiment emblématique de la capitale, l’ancien siège de Radio Télévision Caraïbes. Fondée en 1949, cette station, la plus ancienne d’Haïti, demeure une institution incontournable du paysage médiatique national. Si l’édifice n’abritait plus les locaux de la radio depuis un an, en raison de l’insécurité croissante imposée par les gangs, l’attaque marque une offensive symbolique contre la liberté de la presse et le droit à l’information.

Cette destruction a suscité une vague d’indignation au sein de la société haïtienne et au-delà. Frantz Duval, rédacteur en chef du journal Le Nouvelliste, a qualifié l’incendie de perte tragique pour le patrimoine national, tandis que Reporters Sans Frontières a dénoncé une tentative d’intimidation visant à museler les voix médiatiques indépendantes. Ce drame met en lumière l’environnement de plus en plus périlleux dans lequel évoluent les journalistes en Haïti, souvent pris pour cible par des groupes armés cherchant à imposer la loi du silence.

Parallèlement, la situation sécuritaire à Port-au-Prince continue de se détériorer à un rythme alarmant. Les gangs, dont l’influence s’étend désormais à la majeure partie de la capitale, défient ouvertement les forces de l’ordre. Ces dernières semaines, l’État haïtien a eu recours à des frappes de drones pour cibler certains bastions criminels, déclenchant en retour des menaces de représailles de la part de figures notoires comme Jimmy Chérizier, alias Barbecue. Cette spirale de violence a provoqué le déplacement forcé de plus de 42 000 personnes en quelques semaines, portant à plus d’un million le nombre de déplacés internes dans le pays.

Face à cette tourmente, le gouvernement réaffirme son engagement à protéger les médias et à renforcer les dispositifs sécuritaires. Toutefois, dans un contexte où l’État peine à reprendre le contrôle de vastes portions du territoire, cet engagement reste fragile. L’attaque contre l’ex-siège de Radio Télévision Caraïbes témoigne d’une crise qui ne cesse de s’aggraver et souligne l’urgence d’une mobilisation internationale. L’avenir de la démocratie en Haïti dépend aujourd’hui de la capacité des institutions locales et des partenaires internationaux à restaurer la stabilité et à garantir la protection des libertés fondamentales.

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