Guatemala City (Le Floridien) – Le Guatemala pleure ses morts après l’une des pires tragédies routières de son histoire. Un bus bondé a basculé d’un pont avant de s’écraser dans un ravin pollué, causant la mort d’au moins 54 personnes et faisant plusieurs blessés.
L’accident s’est produit dans les premières heures du lundi 10 février 2025 sur le pont Belice, une infrastructure clé reliant Guatemala City à plusieurs régions du pays. Le bus, qui transportait plus de 70 passagers en provenance de Progreso, à environ 93 kilomètres au nord-est de la capitale, a percuté deux véhicules avant de perdre le contrôle et de tomber d’une hauteur de 35 mètres dans un ruisseau contaminé par des eaux usées, selon des rapports du New York Times et de CBS News.
Un drame d’une violence inouïe
L’impact a été dévastateur. Le bus a brisé les barrières métalliques de sécurité avant d’atterrir à l’envers, une partie immergée dans l’eau polluée, emprisonnant de nombreux passagers à l’intérieur. Des images de la scène montrent un véhicule méconnaissable, son avant enfoncé sous l’eau et ses vitres éclatées, tandis que les secouristes s’efforcent d’extraire les survivants des décombres.
Le Benemérito Cuerpo Voluntario de Bomberos de Guatemala, une brigade de pompiers volontaires, a déclaré sur Facebook qu’il avait fallu plus de six heures et demie pour récupérer les corps des victimes coincées dans le bus.
Un pays sous le choc
Face à l’ampleur de la catastrophe, le président de ce pays situé en Amérique Centrale, Bernardo Arévalo, a exprimé sa douleur et sa solidarité avec les familles endeuillées.
« Je suis solidaire avec les familles des victimes qui se sont réveillées aujourd’hui avec une nouvelle déchirante. Leur douleur est ma douleur, » a-t-il écrit sur X.
Le président a annoncé la mobilisation de l’armée nationale et de l’agence gouvernementale CONRED (Commission nationale pour la réduction des catastrophes) pour coordonner les efforts de secours et d’assistance aux sinistrés.
Dans un geste symbolique fort, il a également décrété un deuil national, dont la formalisation interviendra dans les prochaines heures.
Des secours mobilisés, une enquête en cours
Selon Claudinne Ogaldes, secrétaire exécutive de la CONRED, les opérations de recherche et de sauvetage sont désormais terminées, mais le centre d’urgence local de la Zone 6 reste actif pour coordonner l’assistance aux victimes et aux familles.
L’Institut National des Sciences Forensiques du Guatemala (INACIF) a confirmé dans un communiqué que 23 corps avaient été identifiés et que la cause des décès était un polytraumatisme sévère, un terme médical désignant des blessures multiples, certaines étant potentiellement mortelles.
L’INACIF a également précisé que 14 corps, dont ceux de trois enfants, restent en attente d’identification à la morgue de la Zone 3. À ce stade, 35 dépouilles ont déjà été restituées à leurs proches, selon la Police nationale civile du Guatemala.
Une tragédie qui soulève des questions
Si l’enquête est encore en cours, les circonstances du drame posent d’ores et déjà des questions sur la sécurité routière et l’entretien des infrastructures dans le pays. L’état du bus, le respect des règles de conduite et l’état du pont Belice seront scrutés de près pour comprendre comment un tel drame a pu se produire.
Cette catastrophe endeuille tout un peuple et met en lumière les défis sécuritaires sur les routes du Guatemala, où de nombreux accidents meurtriers surviennent chaque année en raison de conditions de transport précaires et du manque de régulation stricte.
Alors que les familles pleurent leurs proches disparus, le pays tout entier s’interroge : comment éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise ?
