Haïti: Alix Fils-Aimé, aussi incompétent que son prédécesseur Garry Conille

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Par Dessalines Ferdinand

Lorsqu’Alix Fils-Aimé a pris les commandes du gouvernement haïtien, nombreux étaient ceux qui espéraient une rupture réelle avec l’incapacité chronique qui caractérisait son prédécesseur Garry Conille. Malheureusement, force est de constater aujourd’hui que l’actuel Premier ministre marche exactement dans les mêmes pas, reproduisant ainsi les erreurs du passé sans apporter la moindre solution concrète à la crise multidimensionnelle du pays.

Le dicton « Ôte-toi que je m’y mette » semble parfaitement s’appliquer ici, tant la transition entre Garry Conille et Alix Fils-Aimé paraît n’avoir été qu’un simple échange de sièges sans véritable réflexion sur les compétences requises pour gouverner Haïti. L’absence flagrante de vision stratégique chez le nouveau chef du gouvernement révèle une impréparation inquiétante, particulièrement face à la montée exponentielle de la violence des gangs qui plongent le pays dans le chaos.

À l’image de son prédecesseur Garry Conille, l’actuel Premier Ministre Alix Fils-Aimé peine à articuler une réponse cohérente aux défis sécuritaires. Ses rares interventions publiques traduisent une méconnaissance alarmante des réalités de terrain.

À l’image de Conille, Fils-Aimé peine à articuler une réponse cohérente aux défis sécuritaires. Ses rares interventions publiques traduisent une méconnaissance alarmante des réalités de terrain. L’État haïtien demeure impuissant face aux groupes criminels qui règnent en maîtres sur de larges pans du territoire, confirmant que le changement annoncé n’était qu’une illusion.

Cette légèreté dans la gestion des affaires de l’État s’est illustrée récemment lorsque le Premier ministre a lui-même révélé que le gouvernement de transition avait été informé à l’avance de l’attaque perpétrée par le gang « Viv Ansanm » à Kenscoff le 27 janvier. Malgré la tenue d’une réunion de sécurité et les avertissements préalables des ministères de l’Intérieur et de la Justice, les forces de l’ordre n’ont pas réussi à empêcher cette invasion meurtrière. S’exprimant lors d’une visite à la Direction de la police nationale, Fils-Aimé n’a fait qu’exprimer son indignation sans toutefois assumer pleinement sa responsabilité en tant que chef du Conseil Supérieur de la Police Nationale.

Plus grave encore, au lieu de travailler à renforcer et à unifier le Conseil Supérieur de la Police, des rumeurs persistantes indiquent qu’Alix Fils-Aimé tenterait plutôt d’affaiblir l’institution policière. Son insistance à vouloir remplacer à tout prix l’actuel Directeur Général de la Police, Rameau Normil, alimente les soupçons qu’il chercherait à contrôler davantage les mécanismes sécuritaires à des fins personnelles ou en faveur de certains grands barons du secteur privé dont il est proche.

Si son défunt père a occupé le poste de député sous le gouvernement de René Préval, Alix Fils-Aimé lui-même n’avait jusque-là aucune expérience politique notable. Ancien président du conseil d’administration de la Chambre de commerce et d’industrie de l’Ouest (CCIO) et de la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti (CCIH), il était avant tout un homme d’affaires. Son choix, comme celui de son prédécesseur Conille, était dès le départ voué à l’échec. Face à la gravité des défis auxquels Haïti est aujourd’hui confrontée, le pays a besoin d’un leader authentiquement attaché aux racines nationales, d’une personnalité forte, intègre et capable de prioriser le bien-être collectif au lieu des intérêts particuliers d’un secteur précis.

Toute personne qui se respecte et se sent incapable de remplir correctement la mission confiée à un poste de responsabilité devrait avoir le courage de rendre son tablier, afin de sortir dignement avec respect et honneur. Malheureusement, dans le paysage politique haïtien, la tendance est tout autre : les responsables préfèrent souvent s’accrocher désespérément au pouvoir, jusqu’à risquer leur réputation voire leur vie, plutôt que de reconnaître leurs limites et se retirer honorablement.

Ce manque évident de compétences ne fait qu’aggraver le désespoir de la population, qui assiste impuissante à l’effondrement accéléré de ses institutions. Sans stratégie claire, sans leadership affirmé et sans volonté politique manifeste, Alix Fils-Aimé n’est aujourd’hui qu’une réplique du modèle inefficace incarné par Garry Conille.

Pourtant, les défis de la crise haïtienne exigent un dirigeant capable de décisions fortes, courageuses et novatrices. Malheureusement, avec Fils-Aimé comme avec Conille, le peuple haïtien se retrouve piégé dans un cercle vicieux de médiocrité gouvernementale. Il devient urgent pour Haïti de rompre avec cette tradition néfaste, où les postes politiques se transmettent sans égard à la compétence réelle, au détriment du bien-être national.

 

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