Haïti : L’administration Trump prête à agir pour en finir avec les gangs — une force multinationale latino-américaine se profile

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Les jours des gangs en Haïti seraient-ils enfin comptés ?
C’est la question que suscite une série de mouvements diplomatiques récents à Washington, où l’administration Trump semble vouloir passer à l’action pour mettre fin au chaos.

Par Dessalines Ferdinand, Le Floridien

WASHINGTON — Il y a quelques jours, un ami de longue date, bien connecté dans les cercles du pouvoir à Washington — et notamment au Département d’État — m’a confié, avec la discrétion de rigueur, que l’administration Trump envisage sérieusement une action déterminante pour mettre fin à la terreur des gangs en Haïti. Sans entrer dans les détails, il m’a laissé entendre que des décisions majeures pourraient bientôt être prises. Cette source, qui s’est montrée étonnamment juste à deux reprises dans ses prédictions sur l’évolution sociopolitique d’Haïti, mérite d’être prise au sérieux. Selon lui, le peuple haïtien pourrait bientôt se libérer de l’étau criminel qui l’asphyxie, grâce à une initiative américaine visant à restaurer la stabilité.

Dans ce contexte, un article du réputé Financial Times vient appuyer ces confidences. Le journal britannique rapporte que les États-Unis envisagent sérieusement de mettre en place une force multinationale composée principalement de pays d’Amérique latine pour intervenir en Haïti. Ce nouveau plan, soutenu par l’administration Trump, viserait à remplacer la mission actuellement dirigée par le Kenya, jugée inefficace face à des gangs de plus en plus organisés et lourdement armés.

Un article du très respecté Financial Times est venu conforter cette confidence. Le quotidien britannique révèle que les États-Unis explorent la possibilité de former une force multinationale latino-américaine pour intervenir en Haïti. Ce nouveau plan serait soutenu par l’administration Trump et viserait à remplacer la mission actuelle, dirigée par le Kenya, jugée inefficace face à des gangs de plus en plus organisés et lourdement armés.

L’idée serait de contourner les vetos systématiques de la Chine et de la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU, en plaçant cette nouvelle force sous l’égide de l’Organisation des États Américains (OEA) — une première dans l’histoire de cette institution davantage connue pour ses missions diplomatiques que militaires.

« L’administration Trump est sceptique quant à la pertinence actuelle de l’OEA. Elle souhaite voir l’organisation prouver sa valeur en Haïti », confie un conseiller latino-américain à Washington. « Les États-Unis assureraient le financement, tandis que les pays membres de l’OEA fourniraient les troupes. »

Le Financial Times rapporte que le commandant du Southern Command américain, l’amiral Alvin Holsey, a récemment rencontré le ministre colombien de la Défense, Pedro Sánchez. Le ministère colombien a confirmé que les États-Unis avaient « manifesté leur intérêt pour développer avec la Colombie une stratégie multinationale de soutien à Haïti ».

Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, Haïti est en chute libre. Le vide institutionnel a permis aux gangs de prendre le contrôle de plus de 85 % de Port-au-Prince, selon les Nations Unies, provoquant le déplacement de plus d’un million de personnes. Le gouvernement intérimaire, replié sur quelques quartiers de la capitale, lutte pour affirmer la moindre autorité.
La mission de sécurité menée par le Kenya (MSS), bien que financée par les États-Unis et appuyée par d’autres pays comme la Jamaïque, le Guatemala ou le Belize, n’a pas réussi à enrayer l’expansion des groupes criminels. L’arrivée de 797 policiers kényans n’a visiblement pas suffi à faire basculer le rapport de force.

Face à cette impasse, Washington tourne son regard vers des alliés plus aguerris. La Colombie, avec son expérience de plusieurs décennies dans la lutte contre les guérillas, et le Brésil, qui a dirigé la mission de l’ONU en Haïti entre 2004 et 2017, sont aujourd’hui identifiés comme des piliers potentiels de cette nouvelle force. Le Financial Times rapporte que l’amiral Alvin Holsey, commandant du Southern Command américain, a rencontré le ministre colombien de la Défense, Pedro Sánchez. Ce dernier a confirmé l’intérêt exprimé par Washington pour développer une stratégie multinationale de soutien à Haïti avec la Colombie.

D’autres pays, comme l’Argentine, ont exprimé un intérêt conditionnel. Un diplomate latino-américain avertit toutefois : « L’OEA ne dispose ni du mandat ni du budget pour des opérations militaires. Mais elle doit faire partie de la solution, pas du problème. Et les États-Unis doivent assumer le coût politique de cette intervention, comme ils l’ont fait en 2004. »

Dans certains cercles diplomatiques, un regain d’espoir se fait sentir. La récente désignation par les États-Unis de Viv Ansanm et de Gran Grif, deux puissants cartels haïtiens, comme organisations terroristes étrangères, marque un durcissement évident du ton de Washington. Cette classification ouvre la voie à des mesures plus fermes — tant sur le plan militaire que judiciaire ou financier — contre les acteurs de la violence en Haïti.

Si elle voit le jour, une intervention militaire latino-américaine sous l’égide de l’OEA constituerait une avancée historique dans la réponse régionale à la crise haïtienne. Elle illustrerait également un rare moment d’unité interaméricaine face à une menace sécuritaire partagée.

À l’heure où Haïti semble au bord de l’effondrement total, les regards se tournent une fois de plus vers Washington. Cette fois, tout porte à croire que, sous l’impulsion de l’administration Trump, les États-Unis sont enfin prêts à passer des paroles aux actes. Espérons-le.

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