Port-au-Prince (Le Floridien) – Alors que la violence des gangs continue de plonger Haïti dans le chaos, un contingent militaire de 70 soldats salvadoriens est arrivé mardi pour renforcer la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS). Cette force, dirigée par la police kényane sous l’égide des Nations Unies, peine encore à contenir l’insécurité généralisée qui gangrène le pays. L’arrivée des Salvadoriens pourrait marquer une nouvelle étape dans l’effort international visant à rétablir l’ordre.
Les soldats salvadoriens, réputés pour leur expertise dans la lutte contre les gangs, devrait apporter un savoir-faire crucial à une mission confrontée à des groupes criminels toujours plus audacieux. El Salvador a lui-même été le théâtre d’une vague de violence extrême comparable à celle que traverse actuellement Haïti. Grâce à une politique de répression sans précédent, les autorités salvadoriennes ont réussi à reprendre le contrôle de vastes territoires autrefois dominés par les gangs. Cette expérience fait des soldats salvadoriens des atouts majeurs dans la lutte contre l’anarchie qui s’installe en Haïti.
Un soutien aérien stratégique et une mission sous pression
Le contingent salvadorien aura un rôle clé dans le soutien aérien, un aspect stratégique identifié par les responsables kényans, notamment pour les évacuations médicales. Leur déploiement intervient alors que plus de 600 policiers kényans ont été envoyés en Haïti ces derniers mois, aux côtés de forces venues de Jamaïque, du Guatemala et d’autres pays.
Malgré ces renforts, la mission peine à inverser la dynamique de la violence. Les gangs continuent d’étendre leur contrôle sur Port-au-Prince et ses environs. Rien que ces derniers jours, au moins 40 personnes ont été massacrées à Kenscoff, une commune de l’arrondissement de Port-au-Prince, illustrant la brutalité croissante des attaques.
Un avenir incertain après la suspension du financement américain
Si l’arrivée des soldats salvadoriens constitue un renfort stratégique, l’avenir de la MMSS reste plus incertain que jamais. Le gouvernement américain vient d’annoncer la suspension immédiate de son financement à la mission, privant ainsi cette force internationale d’une ressource financière essentielle.
Cette décision met en péril la viabilité de l’opération à un moment critique. L’an dernier, plus de 5 600 personnes ont été tuées en Haïti et plus d’un million de personnes déplacées, selon les Nations Unies. Face à l’intensification des attaques, l’absence de soutien financier risque de compromettre la capacité de la mission à restaurer un semblant de stabilité.
Sans ressources suffisantes, la MMSS pourrait rapidement se retrouver dans l’incapacité d’endiguer la montée en puissance des gangs, laissant Haïti s’enfoncer encore davantage dans le chaos.
