Artibonite, Haïti (Le Floridien) – La mission kényane en Haïti a enregistré sa première perte tragique. Un officier kényan, déployé pour appuyer la police haïtienne dans sa lutte contre les gangs, a succombé à ses blessures après une opération menée à Séguin, dans la localité de Savien, département de l’Artibonite, une région contrôlée par le redoutable gang Gran Grif.
L’incident s’est produit en pleine intervention dans la campagne haïtienne. Selon Godfrey Otunge, commandant des forces kényanes en Haïti, l’officier blessé a été rapidement évacué par voie aérienne, mais n’a pas survécu à ses blessures. Peu de détails ont été fournis sur les circonstances exactes de l’attaque, mais la zone où s’est déroulée l’opération est connue pour être sous l’emprise de groupes criminels lourdement armés.
Un Coup Dur pour la Mission Internationale
Le décès de cet officier représente un revers majeur pour l’initiative kényane et la mission multinationale en Haïti. Depuis l’arrivée des premiers contingents en février 2024, plus de 600 policiers kényans, rejoints récemment par 200 autres, ont intégré les forces de sécurité haïtiennes dans le cadre d’une coalition soutenue par des soldats et policiers venus de Jamaïque, du Guatemala et d’El Salvador. Leur objectif : restaurer un semblant de stabilité dans un pays livré à des gangs de plus en plus puissants depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021.
L’Artibonite, région où s’est déroulé l’affrontement fatal, est l’un des nombreux bastions criminels où les gangs dictent leur loi, multipliant les attaques contre les forces de l’ordre et les civils. La violence y est endémique, et la présence renforcée des forces internationales n’a pas encore suffi à éradiquer les menaces pesant sur la population haïtienne.
Alors que les autorités kényanes et haïtiennes n’ont pas encore officiellement commenté l’incident, cette première perte soulève des inquiétudes quant à la viabilité et la sécurité des forces étrangères engagées dans cette mission délicate. Ce drame pose également la question de l’efficacité et des défis de l’intervention internationale face à une situation qui ne cesse de s’aggraver en Haïti.