Croix-des-Bouquets (Le Floridien) – Haïti sombre davantage dans l’horreur et l’anarchie. Wilson Joseph, alias “Lanmò 100 Jou”, chef du gang “400 Mawozo”, a mis à exécution ses menaces en ordonnant l’exécution sommaire d’au moins douze civils à Croix-des-Bouquets. Leur seul crime présumé : être soupçonnés de connivence avec les forces de l’ordre.
Ce massacre d’une brutalité inouïe illustre la domination absolue des gangs sur le territoire haïtien. En l’absence d’un pouvoir étatique fonctionnel, ces groupes criminels imposent désormais leur loi en toute impunité. Et pourtant, malgré la présence d’une force étrangère mandatée pour soutenir la Police nationale haïtienne, le pays s’enfonce inexorablement dans le chaos, incapable de contenir cette escalade de violence.
Le jeudi 13 février, la commune de Croix-des-Bouquets a été le théâtre d’une boucherie planifiée. Selon plusieurs sources locales, les hommes de Wilson Joseph ont procédé à une série d’exécutions ciblées, imposant la terreur par des méthodes aussi rudimentaires qu’efficaces.
Les victimes ont été soumises à un contrôle minutieux de leurs téléphones portables. Toute trace de communication avec les forces de l’ordre entraînait une condamnation immédiate, exécutée sans autre forme de procès. Ces assassinats, commis en plein jour et sous le regard impuissant des habitants, ont plongé la population locale dans une psychose absolue.
Ce bain de sang fait suite à l’interdiction des festivités carnavalesques dans la région par les autorités haïtiennes. Furieux de cette décision, “Lanmò 100 Jou” a transformé sa colère en une vengeance sanglante, prenant en otage une population abandonnée par un État en pleine déliquescence.
Face à l’horreur de ce massacre, le mutisme du gouvernement ne fait qu’accentuer la sensation d’abandon ressenti par les citoyens. Laisser les cadavres gisant des heures durant dans les rues avant toute intervention des autorités témoigne du degré d’effondrement de l’État haïtien. Qui gouverne encore Haïti ? Cette question, autrefois rhétorique, devient aujourd’hui une réalité crue et pressante alors que le pays semble livré aux mains des gangs.
Mais Croix-des-Bouquets n’est qu’un épicentre parmi tant d’autres. Ce massacre met en exergue une réalité accablante : les gangs ont désormais plus de pouvoir que l’État. Leur mainmise s’étend, étouffant toute tentative de rétablissement de l’ordre. Même avec l’intervention d’une force étrangère censée renforcer la Police nationale haïtienne, cette dernière demeure sous-équipée, désorganisée et largement dépassée par l’ampleur du phénomène.
Haïti : Une Nation Livrée à la Barbarie
Alors que les dirigeants restent impassibles, les citoyens haïtiens continuent de vivre sous l’emprise de criminels sans scrupules, où les exécutions sommaires et les règlements de comptes constituent le quotidien.
L’inaction de l’État et le silence assourdissant de la communauté internationale laissent entrevoir un avenir toujours plus sombre pour Haïti. Le pays, autrefois fier et indépendant, est désormais une nation otage de la barbarie, sans perspective claire de rétablissement de l’ordre.
Le massacre de Croix-des-Bouquets est l’illustration parfaite du naufrage haïtien, où l’autorité de l’État n’est plus qu’un lointain souvenir. Faute de mesures concrètes et urgentes, la situation ne fera que s’aggraver, plaçant un peu plus le pays sous le joug d’une violence insoutenable.