MIRAMAR — Le 18 janvier dernier se tenait au Miramar Cultural Center la 4ème édition annuelle de Prestigious Haïtian Music Awards, un événement artistique dont l’objectif est de récompenser les travailleurs du secteur culturel haïtien pour leurs réalisations.
Si la promesse fut en partie tenue, il reste malheureusement encore quelques imperfections qui empêchent le Prestigious Haïtian Music Awards de prendre totalement son envol. Les organisateurs du PHMA devaient s’engager à corriger les erreurs constatées lors des précédentes éditions.
Commençant tout d’abord par les points positifs. Cet événement artistique constitue un excellent baromètre pour l’Entertainment Haïtien en général, et l’univers du compas en particulier. Tout le monde s’accorde à dire que ce genre d’initiatives et à applaudir et à encourager. C’est aussi une tribune de choix pour présenter de jeunes talents et les aider à éclore dans leur carrière artistique. Il faut également saluer le fait que les organisateurs ont intégré dans leur site web un espace dédié au vote du public, favorisant ainsi une approche inclusive qui permet une implication du plus grand nombre. Enfin, la reconnaissance du travail accompli en dehors du monde musical par des personnalités de la diaspora n’est pas une mauvaise idée en soi. C’est une belle façon de les remercier pour leur engagement dans leurs domaines respectifs.
Malheureusement, il reste beaucoup de choses à améliorer avant que le PHMA ne gagne véritablement ses lettres de noblesse. Et cela passe tout d’abord par une plus grande transparence dans le choix des gagnants dans chaque catégorie. Car une fois encore, le public présent durant cette 4ème édition a eu l’impression d’assister à une séance de ‘mounpaiste’ où on se gratifie entre amis. Un vieux réflexe haïtien dont les organisateurs ont décidément du mal à se défaire.
Concenrnant l’organisation, quelques couacs ont été répertoriés, notamment au niveau du décor, des jeux de lumière et de l’animation du DJ accompagnateur qui a connu quelques ratés. Si toute la journée du samedi 18 janvier, le CEO de la compagnie de production, Kerby Leveillé, a été au four et au moulin, il doit comprendre qu’il ne peut tout faire à lui tout seul. Il n’y a pas de mal à demander dans pareils circonstances conseil auprès des professionnels du monde de l’Entertainment Haïtiens reconnus pour leur savoir-faire. Le diable se cachant dans les détails, ils auraient pu par exemple recommander que le tapis rouge soit exclusivement réservés aux invités de marque. Aussi, le temps des introductions par les co-hosts devrait être mieux géré pour éviter de se retrouver avec des monologues soporifiques. Les catégories également gagneraient à être mieux structurées pour plus de clarté. Tous ces ajustements peuvent paraître anodins, mais c’est souvent ces toutes petites choses qui font la différence dans de tels événements.
Les médias locaux devraient aussi être inclus un peu plus dans la promotion de cette cérémonie, surtout lorsque l’on voit comment l’affluence lors de cette 4ème édition reste toujours en dessous des attentes, et ce malgré une légère amélioration par rapport aux éditions précédentes. Il serait dommage de galvauder l’énorme potentiel du PHMA juste à cause d’une mauvaise communication. Là encore, les organisateurs pourraient s’inspirer d’autres événements semblables qui arrivent à tirer leur épingle du jeu en faisant appel à plusieurs canaux de promotion.
Mais si on devait trouver un gagnant au cours de cette soirée, c’est sans doute Arly Lariviere qui a raflé par moins de 3 prix (Best music composer, best album : no stress ainsi que best song writer). Parmi les autres gagnants, on retrouve le Guadeloupéen Antony Drew, Ederse Stanis Pipo pour la meilleure voix masculine, Guy Wewe pour le prix de best live Broadcaster ou encore Klass pour le prix de meilleur groupe. Espérons pour la prochaine édition que les organisateurs auront appris de leurs erreurs et qu’ils auront gagné assez en maturité pour proposer au public un événement qui soit à la hauteur.
D. FERDINAND/LE FLORIDIEN
