(Le Floridien) – C’est une histoire qu’on pensait ne plus entendre en 2024, et pourtant, cela continue d’arriver. C’est au Québec qu’une femme d’origine haïtienne a récemment dénoncé un acte de discrimination lors de sa tentative de location d’un appartement. Cette affaire a été portée devant la Commission des droits de la personne. De quoi s’agit-il au juste?
Lorsqu’elle a contacté une propriétaire pour connaître la disponibilité d’un appartement 4 1/2 à louer à St-Hubert à partir du 1er juillet, cette canadienne d’origine haïtienne a été choquée par la réponse sèche et expéditive de la propriétaire qui lui a dit que l’appartement était déjà loué. Loin d’être convaincue, l’haïtienne va creuser la question, surtout que l’annonce a été postée il y a à peine 3 jours, un temps qu’elle estime trop court pour que la location soit déjà prise. Elle sollicite donc l’aide de son conjoint, un ”Québécois de souche,” pour contacter la même propriétaire au sujet du même appartement. La réponse qu’il a reçue était radicalement différente de celle de sa compagne. La propriétaire a offert à son mari la possibilité de visiter l’appartement lors d’une journée portes ouvertes. Elle lui a posé plusieurs questions sur sa situation, notamment s’il était en couple, s’il avait des enfants, et s’il était fumeur. Elle lui a assuré que l’appartement serait disponible à partir du 1er juillet, a relaté l’haïtienne à un média local.
Il ne fait aucun doute que la couleur de sa peau est la raison pour laquelle la propriétaire a refusé de lui montrer l’appartement. “Je suis extrêmement frustrée et déçue. Le logement est une nécessité fondamentale pour tout individu, quel que soit son origine ethnique ou sa religion. Je trouve cette situation absurde en 2024, en particulier dans le contexte actuel de crise du logement,” a-t-elle exprimé avec émotion. L’haïtienne reconnaît cependant qu’elle a de la chance d’avoir un conjoint qu’elle qualifie de “québécois de souche.”. Cela ne l’a pas empêché de porter plainte auprès de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ). En guise de preuves, elle a fourni des captures d’écran des échanges de messages entre elle, son conjoint, et la propriétaire. Dans les prochains 25 jours, la CDPDJ se prononcera sur la recevabilité de sa plainte, ouvrant potentiellement la voie à une enquête qui pourrait durer plusieurs mois. L’objectif de l’haïtienne n’est pas de recevoir une indemnité ou le logement en question, mais bien de dénoncer ce genre de pratiques inacceptables.