Le Floridien célèbre ses 20 ans au service de la communauté haïtienne!

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On a envie de dire, “ quelle belle histoire! “. En ce mois de janvier, le journal Le Floridien célèbre en effet ses 20 ans d’existence. Deux décennies durant lesquelles le journal est resté continuellement au service de la communauté haïtienne de Floride, mais aussi de la diaspora haïtienne dans son ensemble. Certes, cette longue aventure fut jalonnée d’obstacles en tout genre. Mais grâce à l’appui sans faille de nos lecteurs qui se sont appropriés ce journal avec le temps, grâce également au soutien ô combien important de nos sponsors, Le Floridien a pu survivre, grandir et s’épanouir. En 2001, beaucoup ont misé sur l’échec de cette publication d’un nouveau genre. Aujourd’hui, soit 20 ans après, on est fier de leur donner tort!

Naissance du premier journal 100% dédié à la diaspora haïtienne

L’idée de lancer un journal destiné à la communauté haïtienne a germé dans l’esprit de son Directeur fondateur Dessalines Ferdinand à la suite du recensement de l’année 2000. Les statistiques de l’époque comptabilisaient pas moins de 300 000 Haïtiens rien que pour la région sud de la Floride. Or, pour s’informer, ces derniers n’avaient à leur disposition que 3 hebdomadaires haïtiens (Haïti en Marche, Haïti -Observateur, Haiti-Progrès) qui relayaient certes l’actualité de leur terre natale, mais pas celle de leur environnement immédiat où ils vivaient désormais. Le Floridien est donc venu non pas pour créer un besoin, mais pour le combler. Les haïtiano-Américains sont pleinement intégrés dans leur nouveau pays d’accueil. Très dynamiques, ils sont impliqués dans tous les domaines : politique, économique, socio-culturel, sportif, scientifique, etc.. Il était donc tout à fait normal qu’un journal leur soit dédié.

Il a fallu beaucoup de courage à Dessalines Ferdinand pour bâtir un journal d’un tel calibre. Sur le plan professionnel et qualitatif, il a apporté son expertise journalistique à travers sa riche expérience en tant qu’ancien reporter sportif de l’hebdomadaire Haïti en Marche, mais aussi comme fondateur du magazine culturel Pyramide. Or, cela n’était pas suffisant pour balayer les doutes concernant le modèle économique à adopter, ainsi que sur la faisabilité du projet en général. Et pour compliquer un peu plus les choses, le journal a été fondé à un moment où internet était en plein essor. Fallait-il donc rester sur le format papier au risque de rater le virage du numérique? Ou à l’inverse, tout miser sur internet qui représentait le futur? Finalement, les deux options furent choisies avec quelques mois de décalage. Un choix judicieux qui s’est révélé gagnant par la suite.

De nombreux défis à relever pour maintenir le journal en vie

Lors des premières publications, les choses n’ont pas été faciles. Sur le plan des ressources humaines tout d’abord, il fallait trouver des journalistes qualifiés pour répondre aux exigences du lecteur haïtien. Ralph Delly, qui répondait à ces critères en tant que journaliste culturel à Radio Carnival, a malheureusement quitté le bateau dès la cinquième publication, sans donner d’explications! Mais comme disait le philosophe Nietzsche, “ce qui ne vous tue pas vous rend encore plus fort”. Dessalines Ferdinand a donc dû se démener comme un diable pour occuper plusieurs fonctions à la fois au sein du journal. Beaucoup de sacrifices sur le plan humain et matériel ont été consentis pour maintenir Le Floridien à flot. Le plus important était de ne jamais rater la sortie d’une édition tout en continuant à publier des articles d’une grande qualité journalistique. Bien entendu, lors des moments difficiles, il y a toujours des vautours qui rôdent autour de vous pour corrompre votre indépendance et vos valeurs. Il y a aussi les analphabètes fonctionnels qui sont là uniquement pour vous “détruire” moralement en déclarant que votre projet n’est qu’une perte de temps. Sans parler des donneurs de leçons qui sont les premiers à venir vous dire quoi et comment faire, alors qu’eux-mêmes n’ont jamais rien fait pour leur communauté. À ceux-là aussi, nous disons un grand merci, car leur malveillance n’a fait que renforcer notre détermination à aller de l’avant.

Sur le plan financier, les défis étaient également énormes. La survie du journal est en effet étroitement liée au sponsoring des entrepreneurs de la communauté. Or, ces derniers se sont montrés particulièrement frileux au début de notre aventure, ce qui aurait pu condamner le journal dès sa première année de parution. Heureusement, d’autres nous ont accordé leur confiance et ont osé prendre des risques. Nous pensons notamment à Gasner Anilus (propriétaire de Ekono Insurance) et Caminito Fond-Rose (aka Lionel Beeper du magasin Lionel Beeper) qui ont cru en notre projet. Nous profitons de cet anniversaire pour les remercier du fond du cœur. Bien que 20 années soient passées depuis, ‘oublier’ ses soutiens de la première heure serait une forme d’ingratitude qui n’est pas le genre de la maison. Grâce à leur précieux appui, les Haïtiens de Floride du Sud sont devenus la première communauté de l’ensemble de la diaspora haïtienne à bénéficier d’une publication propre. Un journal qui couvre tous les sujets d’actualité touchant de près ou de loin notre communauté. Aucune tranche d’âge n’est par ailleurs exclue puisque les articles s’adressent aussi bien aux jeunes qu’aux seniors. Ce choix n’est pas anodin, car Le Floridien se voulait dès le départ un journal rassembleur.

Le Floridien réussit son pari !

Pour la petite histoire, durant la première année, Le Floridien était imprimé uniquement en noir et blanc. L’année d’après, les publications sont devenues en couleur, ce qui a joué un grand rôle dans la stratégie d’expansion du journal. Ainsi, le tirage du bi-mensuel est passé de 6000 à 12 000 exemplaires en l’espace de 3 ans à peine! Mieux, sa distribution n’était plus cantonnée au triangle Miami-Dade, Broward et Palm Beach, puisqu’on pouvait également lire Le Floridien dans les grandes agglomérations nord-américaines où se trouve une forte communauté haïtienne, à savoir New York, Montréal, Chicago ou encore Boston. Comment expliquer un tel engouement? Principalement par la rigueur et l’indépendance du journal qui n’a jamais dévié de sa ligne de conduite lorsqu’il s’agit de respecter la déontologie qui régit ce noble métier. Cela lui a d’ailleurs valu quelques inimitiés au passage, comme avec ce médecin-entrepreneur qu’on nommera R. M. pour ne pas le froisser une deuxième fois, et qui a menacé en 2004 de traduire le journal en justice pour diffamation. R.M. n’a semble-t-il pas beaucoup apprécié qu’on critique son comportement anti-professionnel à l’encontre d’un de ses employés à Radio Carnival. Il a donc constitué toute une armada d’avocats pour faire rétracter le journal. Sans succès! Et les exemples du genre se comptent par dizaines.

Le Floridien s’est toujours voulu être une belle vitrine de la communauté haïtienne. On a toujours été parmi les premiers à féliciter les personnalités haïtiennes qui réussissent, à raconter leur parcours dans leurs domaines respectifs et à les encourager pour la suite. Aujourd’hui, on est fier d’ajouter une autre success-story à la liste : celle du journal Le Floridien lui-même qui fête ce mois-ci ses 20 ans!

Grand merci une fois encore à nos lecteurs pour leur fidélité durant toutes ces années, aux sponsors pour leur soutien indéfectible, mais aussi à nos chers collaborateurs journalistes, reporters, membres de la rédaction, contributeurs, graphistes, distributeurs, conseillers financier et juridique sans qui cette aventure n’aurait été possible.

Stéphane Boudin

 

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