Le Premier ministre haïtien a un seul plan : rester

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Nous, les Haïtiens, nous ne connaissons que trop bien les histoires de dirigeants qui promettent changement et prospérité, mais qui finissent par décevoir. Ariel Henry incarne cette tradition de leadership opaque et énigmatique. Avant d’assumer le rôle de Premier ministre d’Haïti, son parcours était déjà parsemé de zones d’ombre.

 

Alors que notre pays est marqué par des luttes politiques incessantes, Henry a baigné dans cet océan de manigances et de coups bas, tant personnellement que professionnellement. Sa carrière a été marquée par des associations avec des figures politiques notoires, certaines étant controversées pour leurs actions et leur intégrité. Cela pose la question : peut-on vraiment nous fier à cet homme ?

 

Sa nomination au poste de Premier ministre après l’assassinat tragique de Jovenel Moïse en 2021 a suscité espoir et scepticisme. Espoir, car chaque nouveau leader apporte la promesse d’un nouveau départ. Scepticisme, car son historique, entaché de liens avec des personnalités douteuses, laissait présager des jours sombres pour notre pays bien-aimé.

 

Pour analyser l’incompétence apparente d’Ariel Henry en tant que Premier ministre d’Haïti, il est intéressant de se pencher sur sa profession de base, notamment son expertise en neurophysiologie et neuropathologie. En tant que neurophysiologue, Henry possède une compréhension approfondie du fonctionnement du cerveau humain, ce qui pourrait théoriquement lui permettre de comprendre et d’influencer la psychologie collective de ses concitoyens. Cependant, cette compétence en neurosciences ne s’est apparemment pas traduite par une capacité à répondre efficacement aux revendications et aux besoins du peuple haïtien, mais plutôt à les manipuler, tout comme il a manipulé les dirigeants des puissances étrangères qui le soutiennent, et sans qui le ne peut préserver son trône.

 

Depuis son accession au pouvoir, Ariel Henry semble naviguer sans repère ni boussole, incapable de mener le navire haïtien vers des eaux plus claires. Son mandat, jusqu’à présent, est un témoignage vivant de l’incompétence et du manque de vision.

 

Face à des crises sans précédent, notamment la violence des gangs, l’insécurité alimentaire et la crise sanitaire, Henry a montré une incapacité flagrante à proposer des solutions concrètes. Sa politique, ou plutôt son absence de politique, rappelle celle de ses prédécesseurs : des promesses vides et un manque d’action. L’incompétence d’Henry résonne comme un écho douloureux de notre histoire politique perpétuellement instable.

 

Le Premier ministre, en maintenant le statu quo, a délibérément choisi de fermer les yeux sur les besoins urgents du peuple haïtien. Sa stratégie de se faire oublier ne fait que prolonger le cycle de négligence et de souffrance, alors que sa réticence à organiser des élections à court terme n’est qu’un autre exemple de son désir de se maintenir au pouvoir, quel qu’en soit le prix.

 

Les haïtiens de tout bord, notamment ceux de Floride, doivent rester vigilants et exigeants envers ceux qui prétendent nous représenter. Il est de notre devoir de continuer à élever nos voix contre l’injustice et l’incompétence, en rappelant à nos dirigeants que leur responsabilité première est envers le peuple, et non vers leur propre survie politique.

 

Le silence d’Ariel Henry n’est pas un signe de sagesse ou de stratégie; c’est un symptôme d’un leadership défaillant et déconnecté. Pour l’avenir d’Haïti, nous devons aspirer à plus que le silence et l’inaction. Nous méritons des leaders capables de transformer nos espoirs en réalité tangible, et non de perpétuer un cycle de désespoir et de stagnation.

 

D’ailleurs, au-delà de son incompétence, n’oublions pas qu’Ariel Henry traine des casseroles sur le dossier du meurtre de l’ex-Président Jovenel Moïse. Souvenez-vous. Des relevés téléphoniques et des témoignages concordants assurent qu’Henry avait des contacts étroits avec Joseph Félix Badio, un des suspects clés dans l’assassinat de Moïse. Badio aurait eu des communications avec Henry avant et après le meurtre, y compris deux appels le matin suivant l’assassinat. Badio aurait également visité la résidence officielle de Henry à deux reprises, quatre mois après le crime, sans être empêché par la sécurité.

 

Rodolphe Jaar, un autre suspect impliqué dans le financement de l’assassinat, a indiqué que Badio considérait Henry comme un allié utile après le renversement de Moïse. Jaar a également affirmé que lui et Badio étaient en contact après l’assassinat, partageant même une cachette. D’autres responsables haïtiens ont confirmé les contacts répétés entre Henry et Badio, ajoutant que Henry aurait pu être un suspect officiel s’il n’était pas au pouvoir. Or, à chaque fois que les juges ont voulu en savoir plus, ils ont été sèchement mis à la porte par Henry et ses acolytes. L’indépendance de la justice attendra!

 

En plus d’être incompétent, Ariel Henry est donc un suspect potentiel dans l’affaire Jovenel Moïse. Son maintien au pouvoir est une provocation claire, pour ne pas dire un pied de nez à la justice de notre pays qui est déjà moribonde. Mais qu’on se le dise bien. Ariel Henry ne peut rester au pouvoir s’il n’avait pas le soutien des grandes puissances, États-Unis en tête. Les américains savent qu’Henry n’est pas l’homme providentiel qui pourrait sortir Haïti de la crise, mais ils sont occupés par d’autres conflits (Ukraine, Israël, Chine) et n’ont pas la tête, ni le temps, de s’investir sur le cas haïtien. En d’autres termes, Haïti n’est toujours pas une priorité pour Washington.

 

Au final, le peuple haïtien doit continuer de subir et souffrir, avec d’un côté des gangs de plus en plus sanguinaires qui massacrent impunément des innocents, et de l’autre, un pouvoir corrompu et inexistant qui n’est là que pour profiter des buffets et des apparats officiels. Si le déclic ne vient pas dans les prochains mois, la communauté haïtienne de l’étranger, notamment de Floride, pourrait (devrait) lever la voix pour demander un changement de gouvernement. Car ce n’est pas les talents qui manquent, mais bien la volonté politique pour les laisser diriger le pays. Le temps file et la présidentielle américaine avance à grands pas. Peut-être une occasion pour rappeler à l’administration actuelle les promesses non-tenues, sachant que les voix des haïtiano-américains sont plus que jamais déterminantes dans un swing state clé comme celui de Floride.

 

Stéphane Boudin

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