Saint-Domingue, 7 mai 2025 — Un mois après l’effondrement tragique du toit du club Jet Set, haut lieu de la vie nocturne dominicaine, qui a fait 233 morts et 154 blessés lors d’un concert de l’icône Rubby Pérez, les autorités judiciaires dominicaines ont procédé mercredi à la saisie officielle des ruines du bâtiment. Une affiche a été posée à l’entrée de l’établissement pour signifier sa mise sous scellés par le ministère public.
Parmi les victimes de ce drame aux proportions nationales figurent au moins quatre professionnels haïtiens résidant en République dominicaine, dont un médecin bien connu de la communauté expatriée. Leur décès vient souligner l’ampleur régionale de la tragédie et son impact sur la diaspora haïtienne, souvent très présente dans les milieux professionnels et culturels du pays voisin.
Jet Set n’était pas qu’un simple club. Situé au cœur de la capitale dominicaine, ce lieu emblématique attirait depuis des décennies les grands noms du show-business, des politiciens de haut rang, et des figures du secteur privé. C’était l’un des rares espaces où se côtoyaient vedettes internationales et élites locales dans un décor glamour, devenu désormais un champ de ruines.
À la mémoire des victimes, une messe sera célébrée ce jeudi à 10h00 par le père Rogelio Cruz, une figure respectée du clergé dominicain connue pour ses positions engagées. La cérémonie se tiendra sur les lieux mêmes du drame. Dans un geste fort, les familles des défunts et les survivants organiseront ensuite une marche silencieuse jusqu’au siège du Parquet général, où une veillée aux chandelles marquera à la fois leur deuil et leur indignation face à ce qu’ils qualifient d’injustice persistante et de silence institutionnel.
Des voix s’élèvent déjà dans la société civile dominicaine pour dénoncer la lenteur de l’enquête et l’opacité entourant les responsabilités dans la construction et l’entretien du bâtiment. Des survivants affirment que des signes de faiblesse structurelle avaient été ignorés depuis plusieurs années, malgré l’afflux régulier de milliers de personnes à chaque événement.
Cette tragédie a laissé une profonde douleur dans les deux pays et soulève de nombreuses questions sur la sécurité des lieux publics en République dominicaine. Pour beaucoup, elle rappelle à quel point la vie peut basculer en un instant dans un environnement mal encadré.
Alors que les familles attendent toujours des réponses claires et des responsabilités assumées, la saisie du Jet Set pourrait être le point de départ d’une série de démarches judiciaires. En attendant, les ruines du bâtiment restent un symbole lourd de silence et d’injustice.
