Les Cayes ont donné raison au président Martelly

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Rares sont les citoyens qui s’étaient montrés favorables à la décision unilatérale du chef de l’Etat haïtien Michel Joseph Martelly d’organiser le carnaval officiel pour la première fois dans une ville de province au détriement de la capitale Port-au-Prince.

En raison du grand succès qu’a remporté cette grande première réalisée dans la troisième ville du pays, Les Cayes, cette décision “audacieuse”, très controversée au départ, pourrait donc donner naissance à une nouvelle tradition de l’événement culturel le plus populaire dans le pays, ce au nom de la décentralisation que la nouvelle équipe gouvernementale ne cesse de prôner. 

BERGEAUD — Il n’en a pas fallu plus que quelques semaines de préparation de ces festivités pour que la ville des Cayes traduise les promesses du chef de l’Etat dans la réalité d’une organisation presque sans faille. Plusieurs artères importantes de la ville ont été réparées et de nombreuses infrastructures sanitaires ont été installées, notamment dans la zone où se sont déroulés les trois jours gras. Les capacités d’accueil des installations médicales ont été renforcées. Le comité du carnaval [formé des membres du secteur privé et du secteur public] épaulé par les autorités locales se sont donnés à fond, travaillant presque sans relâche pour s’assurer que ce coup d’essai soit un coup de maître.

Ainsi, l’aménagement de 1ère Grand Rue, considérée comme le véritable centre d’attraction du grand défilé, a été particulièrement concrétisé parmi les premières rues du long parcours de 4.1 kilomètres. C’est que les autorités cayennes ont réussi, en partenariat avec les membres de la commission mixte d’organisation du Carnaval, à accélérer les travaux d’insfrastructures mobilisant des centaines de travailleurs pour propulser la ville des Cayes au même standard que la capitale Port-au-Prince en phase avec les exigences de l’organisation de cette grande fête populaire.

A tort ou à raison, de nombreux entrepreneurs avaient décidé de ne pas sponsoriser le Carnaval officiel 2012, redoutant un échec de ces festivités. Toutefois les organisateurs qui disposaient plus de 150 millions de gourdes [la Présidence a apporté 50 millions de gourdes dans l’enveloppe globale], bien que un peu maigre comme budget, ont fait de leur mieux pour délivrer un produit acceptable, malgré les impondérables de dernière minute.

Le Président de la république, les ministres de la santé, du tourisme, le secrétaire d’état à la Sécurité Publique, le délégué départemental, le maire de la ville, les membres du comité mixte du carnaval, n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction après les trois jours gras. Un pari que le chef de l’Etat a particulièrement gagné haut la main pour relever le défi d’organiser pour la première fois depuis des décennies le Carnaval officiel dans une ville de province.

Les Cayes n’ont pas grand chose à envier à la façon dont le défilé de cet événement rassembleur, qui a toujours attiré un nombre imposant d’Haïtiens vivant dans la diaspora, s’organisait habituellement à Port-au-Prince.

Il faut dire que le Comité du carnaval et la population du sud ont fait mentir ceux qui croyaient que la réalisation d’un tel évenement n’était pas à la portée de cette ville de province.

Les villes avoisinantes de Camp-Perrin, Port-Salut, Torbeck, Cavaillon et autres reputées pour leur verdure et leurs sites touristiques font aussi part de la fierté des Cayens d’avoir pu participer à la réalisation de cette grande fête culturelle.

“Ici nous avons le meilleur environnement pour organiser le carnaval. Que vous alliez vers Camp-Perrin, Port-Salut ou Bergeau, vous vous sentez dans des espaces sains. Pendant les 3 jours gras, les carnavaliers se donnent à coeur joie dans l’ ambiance époustouflante des groupes musicaux le soir, alors que dans la matinée, les belles plages sont à leur portée “, a fait remarquer fièrement l’entrepreneur Aïs Ernest.

En effet, les 300 000 touristes locaux et étrangers, qui ont fait la fête dans cette vile balnéaire durant les trois jours gras ne regretteront sûrement pas leur déplacement. Il faisait bon de vivre jour et nuit notamment sur la plage de Gelé, où des milliers de visiteurs avaient pris refuge pour déguster les lambis grillés. Ce fut même l’occasion pour des Haïtiens de découvrir ces plages paradisiaques de la ville de Port-Salut. Ce qui aura pour effet d’inciter le tourisme local, comme l’a si bien fait remarquer la jeune et dynamique ministre du tourisme, Stéphanie Balmir Vildrouin.

Lors d’une conférence de presse organisée à l’hôtel Le Manguier la soirée du mardi gras, le chef de l’Etat a exprimé clairement sa volonté d’organiser le Carnaval Officiel 2013 dans une autre ville de province, tout en continuant de croire en la capacité du peuple haïtien à réaliser des exploits : ” Qui veut peut ” affirme le premier citoyen de la nation haïtienne.

M. Martelly a indiqué que plusieurs éléments ont contribué au succès de cet évènement majeur de la vie culturelle et sociopolitique du peuple haïtien. Le chef de l’Etat cite entre autres une discipline concluante, alliant traditions, couleurs, déguisements et esthétiques des stands – éléments fondamentaux caractéristiques du carnaval haïtien – à la qualité des prestations, la multiplicité des représentations et une sécurisation irréfutable, assurée par la Police Nationale d’Haïti, sur tout le parcours.

Selon l’ancien chanteur de Compas, Michel Martelly dit ” Sweet Micky “, cette initiative de tenir le carnaval officiel pour la première fois hors de la capitale Port-au-Prince, entre dans le cadre du processus de “décentralisation ” du pays.

DF/Le Floridien

Mis à jour le 3 mars 2012

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