Kenscoff, Haïti (Le Floridien) – À une époque où la crise sécuritaire en Haïti atteint des sommets alarmants, un fait inédit vient marquer l’histoire de la Police Nationale d’Haïti (PNH). Normil Rameau, directeur général a.i. de la PNH, a choisi d’abandonner le confort de son bureau pour endosser l’uniforme de commandant en chef et se rendre en première ligne des opérations menées contre les gangs armés.
Sa présence sur le terrain, une démarche inhabituelle pour un haut responsable de la police, a eu un effet galvanisant sur les unités engagées dans les affrontements. Selon plusieurs sources internes, elle a insufflé une nouvelle dynamique aux forces de l’ordre, renforçant leur détermination à reprendre le contrôle des zones gangrenées par la criminalité et à affirmer l’autorité de l’État face aux groupes armés.
Une Offensive Déterminante Contre les Gangs
Fidèle à son engagement d’être au plus près de l’action, Normil Rameau a supervisé ces derniers jours deux opérations majeures menées par la PNH. Après l’arrestation spectaculaire de l’ex-député Prophane Victor, le haut commandement policier s’est rendu, mardi, à Kenscoff, où une vaste offensive a permis de repousser les assaillants et de sécuriser la zone.
Selon le porte-parole de la PNH, le commissaire Michael Ange Louis Jeune, cette intervention de plusieurs heures a été décisive, empêchant une nouvelle avancée des groupes criminels dans la région.
Accompagné de hauts cadres de la police, notamment le directeur départemental, le directeur central de la Police administrative et le général Godfrey Otunge, commandant de la mission multinationale, Rameau a insisté sur la nécessité de consolider les positions stratégiques afin de prévenir toute contre-offensive des gangs opérant dans la région de Martissant.
Avant de quitter le terrain, il a donné des instructions fermes aux forces déployées : maintenir la pression et assurer une présence constante pour empêcher toute résurgence des activités criminelles.
Dans un entretien accordé à Radio Métropole, l’une des stations les plus influentes du pays, le porte-parole de la Police a indiqué que plusieurs membres de gangs avaient été mortellement blessés lors des affrontements, bien que le nombre exact n’ait pas été communiqué.
L’opération a également permis la saisie d’un arsenal militaire impressionnant comprenant : Un fusil T-65, des munitions en grande quantité, des appareils de radiocommunication, et des grenades lacrymogènes
Ces éléments témoignent du haut degré d’armement des criminels affrontés, confirmant ainsi la nécessité d’une réponse policière musclée pour contenir leur expansion.
Cette offensive majeure a été menée avec le soutien actif des policiers de la mission multinationale, qui ont opéré aux côtés des unités spécialisées haïtiennes. Des véhicules blindés ont été mobilisés pour renforcer la sécurité et assurer une progression efficace des forces sur le terrain. Dans les zones de Kenscoff et Furcy, où l’État haïtien tente de restaurer son autorité face aux assauts répétés des gangs, cette coopération s’avère cruciale pour stabiliser durablement la situation.
Un Message Clair : L’Heure Est à l’Action
L’implication personnelle du chef de la PNH dans ces combats envoie un signal fort : la police haïtienne ne se contentera plus d’être en position défensive. Elle passe à l’offensive pour reprendre le terrain perdu et restaurer la confiance de la population.
Dans un pays où l’insécurité atteint des niveaux critiques, cette démonstration de leadership pourrait bien être l’impulsion nécessaire pour renforcer le moral des troupes et rassurer une population en quête de protection.
Si cette approche se poursuit avec la même intensité et coordination, elle pourrait bien marquer un tournant dans la lutte contre les gangs en Haïti.
