République Dominicaine (Le Floridien) — À quelques kilomètres à l’est de Port-au-Prince, la République dominicaine continue de s’imposer comme un pôle d’attraction économique régional. Tandis qu’Haïti s’enlise dans un cycle infernal de violence armée, d’effondrement institutionnel et de paralysie économique, son voisin partageant la même île est aujourd’hui perçu par les investisseurs internationaux comme un havre de stabilité et d’opportunités.
Dernier témoignage en date : celui de Mark W. Begor, PDG mondial de la multinationale Equifax, un géant de la technologie et des données. Dans une interview accordée au quotidien dominicain Listín Diario, Begor n’a pas tari d’éloges sur le climat d’affaires dominicain :
« La République dominicaine est un excellent endroit pour investir. C’est la raison pour laquelle nous sommes ici », a-t-il déclaré, en soulignant l’engagement durable d’Equifax dans le pays.
Un contraste saisissant de part et d’autre de la frontière
Cette déclaration intervient dans un contexte particulièrement troublé pour Haïti. Le pays, ravagé par la terreur des gangs, l’effondrement de ses institutions et l’absence d’un leadership politique fort, est désormais classé parmi les États les plus instables au monde. Plus de 80 % de la capitale est contrôlée par des groupes armés, les investissements sont au point mort, et des milliers d’Haïtiens fuient chaque semaine vers des destinations plus sûres.
Face à cette réalité, la République dominicaine, elle, se modernise, sécurise ses frontières, attire les capitaux étrangers et renforce ses partenariats internationaux. En accueillant favorablement des entreprises comme Equifax, elle envoie au monde un message clair : ici, les affaires peuvent prospérer.
Haïti, hier puissance, aujourd’hui abandonnée à elle-même
Ce contraste soulève une question historique et politique : les dirigeants haïtiens d’aujourd’hui sont-ils conscients de la gravité de la situation actuelle du pays ? Se rendent-ils compte qu’Haïti, autrefois acteur dominant sur l’île, avait occupé la République dominicaine pendant 25 ans (1822-1844) ? Et qu’aujourd’hui, c’est ce même pays jadis dominé qui devient un modèle de stabilité et d’attractivité économique dans la région ?
Haïti est-elle condamnée à regarder son voisin réussir pendant qu’elle sombre ? Où sont les décisions stratégiques ? Où sont les réformes courageuses ? Où sont les projets nationaux de reconstruction, de sécurité et de développement économique ?
Une leçon venue d’en face
La République dominicaine n’est pas sans défis, mais elle montre qu’un leadership cohérent, une stabilité institutionnelle et une vision économique claire peuvent transformer un pays en un partenaire attractif pour les investisseurs mondiaux. Pendant ce temps, Haïti donne l’image d’un État abandonné, livré à l’anarchie, et déserté par ses élites économiques et politiques.
Face à cette divergence croissante sur une même île, il est temps de poser les vraies questions. Pas seulement sur les gangs, les frontières ou l’aide internationale, mais sur la responsabilité historique des dirigeants haïtiens à reconstruire une nation capable de rivaliser, d’attirer, de protéger, et surtout de rêver à nouveau.