Quand l’État assume ses responsabilités : La République dominicaine donne une leçon à Haïti

Date:

Par Le Floridien ______

Port-au-Prince / Saint-Domingue — Tandis qu’Haïti sombre davantage dans le chaos et que des milliers de ses citoyens, abandonnés à leur sort, fuient la violence des gangs, le gouvernement dominicain vient, une fois de plus, de démontrer ce que signifie réellement un État responsable envers sa population, y compris celle résidant à l’étranger.

Le ministère dominicain des Affaires étrangères (MIREX) a récemment organisé l’évacuation sanitaire de l’un de ses ressortissants blessé par balle en Haïti, lors d’une attaque armée dans la commune de Tabarre, non loin de Port-au-Prince. Eustaquio De León Manzueta, 49 ans, a été pris en charge après avoir subi une intervention chirurgicale en Haïti, puis transporté par hélicoptère militaire vers Saint-Domingue, où il a été accueilli par des représentants officiels et des membres de sa famille.

Cette évacuation, coordonnée avec l’ambassade dominicaine en Haïti, le vice-ministère aux affaires consulaires et le ministère de la Défense, illustre une prise en charge rapide, humaine et digne des citoyens se retrouvant dans une zone de danger à l’étranger.

Pendant ce temps, des centaines d’Haïtiens blessés ou bloqués dans des zones de conflit, y compris des étudiants, travailleurs ou femmes enceintes, attendent encore en vain une quelconque réaction de leur propre gouvernement.

Le MIREX a par ailleurs rappelé que les autorités dominicaines ont émis dès octobre 2021 une mise en garde formelle à leurs citoyens, les exhortant à éviter de se rendre en Haïti en raison de l’instabilité persistante. Ce rappel traduit non seulement un souci de prévention, mais aussi une stratégie diplomatique proactive.

À l’opposé, les autorités haïtiennes brillent par leur mutisme et leur désorganisation chronique, laissant la diaspora livrée à elle-même. Que ce soit en République Dominicaine, au Chili, au Mexique, aux États-Unis ou même à la frontière de Dajabón, les plaintes d’Haïtiens victimes d’abus, d’expulsions ou de violences ne reçoivent souvent aucun écho officiel.

Une différence qui choque, un contraste qui indigne

La gestion du cas de De León Manzueta ne relève pas de l’exception mais d’un standard dominicain : celui de considérer chaque citoyen, peu importe sa localisation géographique, comme une priorité nationale. En Haïti, où les institutions sont paralysées et la diplomatie pratiquement inexistante, cette absence de volonté politique pour défendre les citoyens à l’étranger ou organiser des opérations de secours interroge et scandalise.

Alors que l’État haïtien s’efface devant ses responsabilités les plus élémentaires, le gouvernement dominicain, lui, assume pleinement le rôle qui lui revient. Une situation qui devrait pousser les autorités haïtiennes — si tant est qu’elles aspirent encore à gouverner — à une introspection profonde sur ce que signifie servir son peuple, où qu’il se trouve.

(Visited 5 times, 1 visits today)

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

More like this
Related

Le tennis a son nouveau crack, et il s’appelle Arthur Fils

Arthur Fils a 20 ans, un revers explosif, un...

No ‘Justice’ for Haitian Man Killed in Miramar Walgreens Shooting as Charges Are Dropped

Miramar, FL (Le Floridien) -- The family of 27-year-old...
Languages
error: