Par la rédaction de Le Floridien___________________
Dans un article publié précédemment sur notre site Le Floridien, nous avions révélé que l’administration Trump préparait une nouvelle stratégie pour en finir avec la violence des gangs en Haïti. L’information, alors confidentielle, évoquait un rôle central pour Erik Prince, fondateur de la société militaire privée Blackwater et proche du président Donald Trump. Cette donnée vient d’être confirmée par un article du New York Times, publié le 28 mai 2025.
Selon ce média de référence, Erik Prince a tenu, en avril dernier, des rencontres avec des responsables haïtiens pour discuter d’un plan impliquant l’utilisation de drones d’attaque et la mise en place de formations tactiques à destination des forces locales. L’objectif : reprendre les zones stratégiques de Port-au-Prince tombées sous contrôle des gangs armés.
Bien que le New York Times ait révélé l’existence d’un contrat discret entre le gouvernement haïtien et Erik Prince dès le mois de mars, il est largement admis que les autorités haïtiennes n’auraient jamais pu s’engager dans une telle initiative sans le feu vert de l’Oncle Sam. Dans un contexte où la souveraineté d’Haïti reste étroitement liée aux influences extérieures, notamment celles des États-Unis, une opération de cette envergure — impliquant un acteur aussi controversé que le fondateur de Blackwater — ne pourrait se concrétiser sans l’aval, tacite ou explicite, de Washington.
Cette nouvelle initiative intervient alors que la mission multinationale dirigée par le Kenya, bien que soutenue par les États-Unis, montre ses limites sur le terrain. Mal préparée et mal équipée, elle peine à endiguer la montée en puissance des groupes criminels qui terrorisent la population.
L’implication d’Erik Prince — bien que controversée du fait de son passé avec Blackwater — est considérée par certains comme une option nécessaire face à l’urgence sécuritaire actuelle. D’autres voix s’élèvent toutefois pour alerter sur les risques de dérives liés à la privatisation de la sécurité.
Mais le projet de l’administration Trump ne s’arrêterait pas à une simple intervention militaire. Selon nos sources, une fois les zones libérées des gangs, un réseau de postes stratégiques sera mis en place pour assurer le maintien de l’ordre à long terme. Ces postes seront confiés à des officiers haïtiano-américains, principalement issus des forces de l’ordre aux Etats-Unis, afin de garantir un encadrement rigoureux et un transfert efficace de compétences vers les forces nationales haïtiennes.

En effet, au moins trois policiers haïtiano-américains actuellement en fonction en Floride ont confirmé à Le Floridien avoir été approchés de manière informelle pour participer à cette mission spéciale en Haïti. La proposition, encore à un stade préliminaire, leur a été présentée comme une occasion de servir leur pays d’origine tout en contribuant à la reconstruction d’une force de sécurité efficace. Leur réponse reste conditionnée à leur intérêt personnel et aux modalités opérationnelles à venir.
Une proximité politique assumée avec Donald Trump
Bien qu’il n’ait jamais occupé de poste officiel au sein de l’administration Trump, Erik Prince a maintenu une relation étroite et durable avec le président Donald Trump. Il a été un soutien financier important, contribuant à sa campagne présidentielle de 2016 ainsi qu’à des super PACs associés.
Prince a également proposé plusieurs initiatives en ligne avec la vision sécuritaire de Trump, notamment la privatisation des opérations militaires en Afghanistan et le renforcement de l’immigration par le biais de forces de sécurité privées. Sa proximité avec le pouvoir a été renforcée par un lien familial direct : sa sœur, Betsy DeVos, a été nommée secrétaire à l’Éducation dans le gouvernement Trump, confirmant ainsi une influence significative dans l’entourage présidentiel.
Alors que la crise haïtienne atteint un point critique, cette confirmation par le New York Times valide les premières révélations de Le Floridien : une nouvelle phase d’intervention coordonnée et ciblée est en préparation. Si les conditions sont réunies et que la diaspora haïtienne est mobilisée, cette approche pourrait marquer un tournant historique dans la lutte contre l’insécurité chronique en Haïti.