Turquie (Le Floridien) — L’audace d’Ezra Ay Vandan, plus connue sous le pseudonyme “Süt” sur OnlyFans, a trouvé ses limites face aux autorités turques. Cette créatrice de contenu, qui s’était lancée dans une provocation assumée en annonçant son ambition d’avoir des relations sexuelles avec 100 hommes en une journée, a été interpellée par la police d’Istanbul pour “obscénité” et “résistance aux forces de l’ordre”. Son mari, Pedram Behdar Vandan, également arrêté, a depuis été libéré, tandis que sa femme continue de défier les institutions en dénonçant ce qu’elle qualifie de “répression”.
Un défi assumé, une arrestation spectaculaire
“Je veux battre le record !” déclarait-elle sans ambages sur X le 14 janvier dernier. Dans un pays où la morale conservatrice et la censure des contenus pour adultes se durcissent, cette annonce a immédiatement suscité l’indignation et l’ire des autorités. Lors de son interpellation, une vidéo montrant la scène est devenue virale, amplifiant encore davantage la controverse.
Forte de ses 420 000 abonnés sur Instagram et près de 230 000 sur X, Vandan s’est imposée comme une figure controversée du web turc. Si ses partisans saluent son audace et sa liberté d’expression, ses détracteurs, eux, y voient une provocation de trop dans un pays où OnlyFans a été interdit depuis juin 2023.
Violence policière et dénonciation publique
Dans un long message publié sur X, la jeune femme ne mâche pas ses mots : “Ils m’ont attrapée par les cheveux, battue, insultée, harcelée. Nous avons passé douze heures menottés comme des criminels.” Son récit accuse les forces de l’ordre d’avoir orchestré une mise en scène de son arrestation, la transformant en spectacle public.
Cinq enquêtes ouvertes contre elle
Mais la police ne compte pas en rester là. Selon la presse locale, pas moins de cinq enquêtes ont été ouvertes contre l’influenceuse pour des faits allant bien au-delà de son projet sulfureux : dégradations matérielles, résistance aux forces de l’ordre, menaces et insultes, incitation à l’hostilité publique et blessures volontaires. Des accusations qui pourraient lui valoir une lourde peine de prison.
Dans un communiqué, Vandan a tenu à rappeler que ses publications relevaient avant tout de l’humour et qu’elle n’en tirait aucun profit financier. Pourtant, en Turquie, où la législation sur la moralité publique est stricte, les créateurs de contenu érotique sont dans le collimateur des autorités. L’article 226 du Code pénal interdit en effet la diffusion de contenus “obscènes” par voie de presse ou de médias.
Un précédent qui fait écho à d’autres affaires
Ezra Ay Vandan n’est pas la première à se heurter à la censure turque. En décembre dernier, une autre influenceuse, Gizem Bağdaçiçek, avait été arrêtée pour des faits similaires, risquant une peine de six mois à un an et neuf mois de prison.
Par ailleurs, son défi fait écho à celui de la star britannique Lily Phillips, qui avait révélé en novembre dernier, dans un podcast, avoir eu des relations sexuelles avec 101 hommes en 14 heures. Une performance qui avait déjà déclenché une vague de critiques et de débats sur la frontière entre provocation et excès dans l’industrie du contenu pour adultes.
Une affaire qui secoue la Turquie
Au-delà du scandale, l’arrestation de “Süt” pose la question de la liberté d’expression et de la place des créateurs de contenu dans un pays où les restrictions se multiplient. Provocatrice assumée ou simple victime d’un système répressif ? L’affaire Ezra Ay Vandan continue de diviser l’opinion, alimentant un débat brûlant sur la morale, la censure et les limites de l’audace en Turquie.