MIAMI – Une révélation du Miami Herald ce lundi 25 novembre met en lumière des accusations graves portées contre la Croix-Rouge américaine, la Croix-Rouge internationale et des entités affiliées. Une organisation haïtiano-américaine a déposé une plainte devant un tribunal fédéral, les accusant d’avoir exploité « la pauvreté et les calamités » d’Haïti pour collecter des centaines de millions de dollars, tout en détournant une partie des fonds à des fins personnelles.
La plainte, déposée auprès du tribunal de district des États-Unis pour le sud de la Floride, pointe du doigt une gestion désastreuse des fonds recueillis au nom de l’aide humanitaire après le séisme dévastateur de 2010 et plusieurs catastrophes naturelles ultérieures, notamment en 2016, 2018, 2021 et 2023. Au total, plus d’un demi-milliard de dollars auraient été levés pour venir en aide aux victimes haïtiennes. Cependant, selon les plaignants, “une portion significative de ces fonds a été détournée à des fins personnelles et pour des frais administratifs, laissant les bénéficiaires haïtiens face à la faim, la pauvreté et le désespoir.”
La plainte collective, déposée au nom du Comité d’action politique de la diaspora haïtienne et d’autres plaignants, notamment Frantz St. Fort, époux d’une ancienne directrice de la Croix-Rouge haïtienne, accuse également des dirigeants de ces organisations. Ces derniers auraient, selon les documents judiciaires, utilisé les catastrophes haïtiennes comme prétexte pour mobiliser des fonds à des fins lucratives.
Les plaignants réclament plus de 750 millions de dollars en dommages-intérêts compensatoires, 250 millions en dommages-intérêts punitifs, ainsi qu’un audit exhaustif de tous les fonds collectés au nom des sinistrés haïtiens.
“La Croix-Rouge est une organisation internationale influente, avec des bureaux dans le monde entier”, indique la plainte. “Les défendeurs ont utilisé ce pouvoir pour exploiter et abuser de la confiance du public. Haïti n’est qu’un des nombreux pays pauvres exploités à des fins lucratives.”
Un appel à la transparence
Cette affaire relance le débat sur la transparence des grandes organisations humanitaires, souvent critiquées pour leur manque de clarté dans la gestion des dons. Alors que les victimes en Haïti continuent de lutter contre la pauvreté et les séquelles des catastrophes naturelles, cette plainte pourrait révéler un système d’abus de pouvoir et d’exploitation des plus vulnérables.
Le Miami Herald, qui a obtenu des documents officiels, affirme que l’enquête judiciaire pourrait s’étendre à d’autres entités et pays. Une affaire à suivre de près, tant elle pourrait redéfinir les pratiques des organisations humanitaires à l’échelle internationale.