(Le Floridien) – Un jugement attendu a été rendu le 3 août 2023 à Port-au-Prince, où Bico Steven a été condamné à dix ans de détention assortis de travaux forcés. Cette décision fait suite à l’assassinat brutal de Jean Gesner Henry Jr, célèbre dans le pays sous le nom de “Koupe Klouwe Junior”. Le jeune homme était le rejeton de l’immortel Coupe Cloué, une figure musicale emblématique d’Haïti.
Jean Gesner Henry Jr avait été assassiné la soirée du mardi 26 mai 2015 au bas de Delmas par des individus armés circulant à moto, alors qu’il se trouvait dans un restaurant dansant à Delmas 9 (en face de l’ancien local de la Direction générale de la douane, vers les 11h p.m.), le quartier dans lequel il avait grandi. Après de longues années de procédure, la culpabilité de Steven a été établie par le juge Jean Wilner Morin. Malgré les protestations des avocats de la défense qui ont manifesté leur intention de faire appel, Steven est destiné à passer la prochaine décennie derrière les barreaux.
Cette sentence, bien qu’annoncée comme un avertissement à l’encontre de tout comportement violent, soulève des questions. Nombreux sont ceux qui trouvent cette peine clémente face à l’atrocité du crime, illustrant ainsi les défis que doit relever le système judiciaire haïtien. Confrontée à de fréquentes accusations d’incompétence et de corruption, la justice haïtienne se doit de restaurer sa crédibilité aux yeux de la population.
Pendant ce temps, la communauté haïtienne suit attentivement les développements de cette affaire. Cette condamnation n’est pas seulement une étape majeure pour les proches de Gesner Henry Jr qui cherchent justice, mais également pour l’ensemble de la société haïtienne. Ce cas résonne comme un rappel criant de la nécessité d’un système judiciaire impartial et efficace.
Très actif de son vivant dans le milieu musical haïten, Jean Gesner Henry Jr avait passé une partie significative de sa vie en Floride, où il co-dirigea le groupe SWEET COUPE avec son cousin Harry Kerssaint, mieux connu sous le surnom de ‘TI Harry Bwassè”, avant de retourner en Haïti pour y faire des affaires, en ouvrant notamment pas moins de trois boulangeries dans le pays. Sa disparition, outre le chagrin causé à sa famille, a profondément choqué les haïtiens qui ne s’attendaient pas à une fin si brutale d’un enfant du pays qui a courageusement décidé de retourner investir dans son pays d’origine.