NORTH MIAMI BEACH — Le guitariste Ralph Menelas, maestro de la formation Beljaz qui a connu de nombreux bouleversements depuis sa fondation en 2008, est sorti un peu de son mutisme, pour parler à Coeur ouvert lors d’un entretien accordé à l’émission radiophonique “Explosion AM”, diffusée en semaine sur la station haïtienne WSRF 1580 AM, Planet Radio.

Au cours de cette longue interview d’une trentaine de minutes environ, l’ancien guitariste vedette du groupe Zenglen ne s’en cache pas, il s’est exprimé face à l’animateur principal de l’émission, Sevère Livaincoeur, pour faire le point sur les nombreux dossiers relatifs à son groupe, dont sa remise sur pied après le départ du chanteur Miriame Alcine aka Hollywood, qui a récemment intégré le groupe Zenglen.

Ayant grandi dans une famille de musiciens, le guitariste ne semble pas prêt de fléchir sous le poids de ses détracteurs, encore moins ses frères musiciens qui prennent un malin plaisir, selon ses dires, à saboter tous ses efforts. Menelas se dit determiné à poursuivre sa carrière avec cette formation dont il est devenu l’unique patron depuis le départ de son ancien associé, début 2010, le chanteur Edersse “Pipo” Stanis (aujourd’hui qui évolue au sein du groupe Nu Look).

A en croire le maestro, BelJaz est aujourd’hui mieux structuré qu’avant avec l’embauchement d’un “road manager” qui doit gérer les affaires administratives du groupe, particulièrement ses tournées en dehors de l’Etat de Floride. Le groupe devra reprendre sous peu ses activités scéniques, a-t-il fait savoir. Ainsi, le maestro annonce pour fin de ce mois d’avril la sortie officielle du second album du groupe, où les fans du “konpa dirèk” auront à découvrir la voix d’un jeune et talentueux chanteur prénommé Alain qui vit en Floride, précisant au passage que les photos pour la présentation de la pochette du nouveau CD sont déjà soumises à l’appréciation du graphiste.

Menelas a expliqué qu’il était arrivé légalement aux Etats-Unis, très jeune, muni d’un visa américain. Cependant il a admis qu’il avait longtemps eu des difficultés à régulariser sa situation au niveau de l’immigration américaine, sans trop entrer dans les détails. Le musicien reconnaît que sa situation irrégulière pendant de longues années en territoire américain avait handicapé en quelque sorte le succès de son ancien groupe défunt 509 en dehors des scènes des Etats-Unis.

Prié de dire si lui et son ancien camarade de scène Pipo entretiennent de “bons rapports”, il répond par l’affirmative. Il a fait savoir qu’ils se sont accidentellement rencontrés au moins en trois occasions depuis. D’un ton ironique, Ralph Menelas dit attendre encore une réponse de la part du chanteur (Pipo) sur sa décision d’abandonner BelJaz à un moment où tout était prêt pour un “décollage réussi”.

Le guitariste dit déplorer le manque de structuration de l’industrie musicale haïtienne. Se présentant comme un “musicien rebelle”, il affirme qu’il n’est pas du genre à se laisser diriger par n’importe qui. Car, fait-il valoir, pour qu’il se laisse diriger par une quelconque personne, celle-ci doit être en mesure de se prouver d’abord.

Concernant une musique qu’il avait offerte dans un premier temps à son ami Garcia Delva de Mass Compas, lors d’une rencontre à New York, via Nickenson Prud’Homme, et qu’il avait ensuite prié ce dernier de ne plus remettre le fichier musique (MP3) qu’il avait oublié sur son ordinateur à l’actuel député de la commune de Marchand Dessalines. Menelas se dit à la fois surpris et déçu de voir la pièce figurée tout de même sur le plus récent album de Mass Compas, bien que Nickenson l’avait clairement fait savoir, ce n’était pas à lui de demander à Garcia de ne pas faire usage du fichier en question.

“Ce qui m’a terriblement fait mal, c’est la mauvaise utilisation faite par Gracia de cette chanson. J’ai une certaine notoriété dans le milieu et j’aime associer mon nom avec des oeuvres de qualité. Cette musique sera toutefois gravée sur notre second album. Et les gens pourront ainsi noter une nette différence au niveau du traitement du texte,” a-t-il annoncé.

Le guitariste estime que le premier album du groupe titré “Van vire” est une oeuvre de qualité approuvée par les fins connaisseurs de la musique compas.

Et pour finir, Ralph Menelas, connu pour son tempérament gabarreur, a lancé indirectement des flèches aux responsables de certains groupes qui, dit-il, s’amusent à destabiliser les nouvelles formations comme bon leur semble, à leur profit. Le maestro a laissé entendre qu’il est aujourd’hui en mesure de faire autant, et ce par tous les moyens et à tout prix. A bon entendeur, salut!

DF/Le Floridien

Mis à jour le 4 avril 2012

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