Par André Fouad
Il y a de ces artistes dont les œuvres transpirent tendresse, passion, exubérance et surtout un élan de générosité sans limite. C’est le cas de cette femme-île, femme-étoile, femme-orchidée et qui porte le sobriquet de Zulmie aux sonorités afro-amérindiennes.
Dans sa galerie qu’elle considère comme étant un sanctuaire, un lieu de recueillement permanent située au 6600 Pembroke Road suite 2 à Pembroke Pines, qui colle d’ailleurs à son nom de scène et de plume, qui lui a été attribué par le staff du Lambi Club à Brochette (Carrefour) dont elle fut l’une des membres durant les années Soixante, Zulmie (www.zulmieartgallery.com) nous fait rêver et voyager par le biais de ses toiles qui nous plongent au cœur de l’abstraction certes, mais qui charrient autant de codes, de messages et surtout de non-dits.
Chaque pièce qu’elle a conçue soigneusement est définitivement un monde en soi à la fois unique, diffèrent, sublime habité par ses propres dieux, ses démons, ses anges, ses mystères, ses secrets, ses blessures, ses rêveries dans un kaléidoscope de couleurs et de formes à capter le visiteur, qu’il soit profane ou avisé…
Elle dit avoir une fière chandelle à ses grands maitres qui lui ont guidé dans cette voie et ceci jusqu’aujourd’hui où elle vit pleinement sa passion « J’ai un faible pour le peintre espagnol Pablo Picasso, le russe Vassily Kendisky , l’un des pionniers dans le registre de la peinture dite abstraite et surtout mon compatriote Jean Claude Garoute alias Tiga membre fondateur du mouvement Saint-Soleil à Soissons la montagne(Kenscoff) et qui fut mon professeur de dessin durant mon adolescence au Lambi Club à Carrefour. »
Selon Zulmie qui œuvre aussi dans le domaine de la santé, la peinture aide l’être humain à s’épanouir au maximum dans ce monde de chaos au quotidien : « Ça me permet de me libérer, de purifier mon âme et de retrouver enfin le langage du silence. »
Dans son studio impeccablement arrangé, la peinture et la poésie font bon ménage. On dirait des frères siamois. L’une et l’autre se complètent. Chez elle, c’est la fête des couleurs fluorescentes et des mots qui cachent leur innocence, leur symbolisme, leur rage, leur beauté et leur simplicité.
« Mon travail artistique traduit l’essence même de mon existence » nous a-t-elle confié.
En ce qui concerne la prédominance du jaune dans son rendu artistique, elle a répondu ainsi : « Quand le soleil se lève à l’heure indigne, il raconte toujours l’histoire de la renaissance, l’espoir et surtout la marche vers l’horizon. En ce sens dans mes toiles, cette couleur si pétillante, si émouvante fait corps avec la clarté, la lumière et la gloire. »
Dans l’un de ses écrits, elle nous dit ceci « J’ai pleuré parce que je marche sur mon ombre. Parce que je suis réellement énervée avec ces pourquoi. Pourquoi ceci ? Pourquoi cela ? Pourquoi tout cela ?» Son œuvre qu’elle soit de nature poétique ou picturale se veut être un questionnement à outrance sur l’homo sapiens, la mort, le cosmos, le futur, l’au-delà. Elle nous renvoie aux différents aspects de l’ethnologie, de l’archéologie et de la métaphysique.
« Toujours à la recherche de la vérité, de la vraie couleur des choses, la forme résistante des rêves, la vie en soi est un combat, une lutte acharnée, une quête et un vide à remplir » a affirmé Zulmie (de son vrai nom Lourdes Constance Denize), ancienne étudiante à Manhattan School of Printings(1982) et grande admiratrice de la musique classique, jazz et de la meringue haïtienne.
Jusqu’à date son œuvre est accueillie de manière positive dans les medias tant à Michigan, à New York que dans la ville de Miami où elle a pris ancrage depuis tantôt trente-quatre(34) ans… Elle a même fait la une dans le City magazine de Miami lors de son exhibition au Stadium Hotel en l’année 2018.
Zulmie n’est pas à bout de souffle, malgré les rides du temps, elle poursuit sa longue marche tout en transcendant les êtres et les choses grâce à sa dextérité, son intuition positive, sa finesse et à la magie de ses couleurs devant le chevalet de la nuit.
www.zulmieartgallery.com