(Le Floridien) – C’est avec une grande tristesse que nous venons d’apprendre la disparition soudaine du Dr Paul Farmer à l’âge de 62 ans durant son sommeil. Médecin spécialisé dans les maladies infectieuses et anthropologue médical, Farmer fait partie de ceux qui n’hésitent pas à aller au front lorsque des épidémies mortelles se déclarent dans des pays en voie de développement comme Haïti. C’est d’ailleurs en Haïti qu’il rencontre son épouse, Didi Bertrand Farmer, avec qui il aura trois enfants. Humaniste au grand cœur, courageux et volontaire, le Dr Farmer est devenu au fil du temps un infatigable défenseur des Haïtiens, notamment en militant pour qu’ils aient accès aux soins de santé. Son engagement en faveur d’Haïti remonte à très loin, puisque c’est en 1987 qu’il fonde Parteners In Health, un organisme de bienfaisance qui sillonne les zones rurales de notre pays pour venir en aide aux personnes qui n’ont pas accès aux soins. À force de côtoyer la population locale, et pour être toujours au plus près d’elle, Farmer a fini par apprendre le créole. Comme dirait une de ses connaissances : ‘l’altruisme de Paul était une source d’inspiration et d’humilité’.
Malgré son humilité et sa simplicité, Paul voyait les choses en grand pour les Haïtiens. Il fut ainsi derrière la construction de l’hôpital universitaire de Mirebalais disposant de 305 lits et des équipements de soins modernes, ce qui a grandement soulagé la population locale après le tremblement de terre de 2010. Homme de terrain, Farmer ne voyait pas d’un bon œil les organisations trop bureaucratisées, comme la fondation Clinton qui dispose de grands budgets, mais dont les résultats sur le terrain sont souvent jugés insuffisants. Malgré cela, Farmer ne fermait aucune porte, toute aide étant bonne à prendre pour aller de l’avant et améliorer le quotidien des Haïtiens.
Le départ du Dr Farmer va sans doute laisser un grand vide. Ses collaborateurs, ses partenaires, mais aussi sa famille, auront à cœur de continuer son œuvre en aidant les malades en situation précaire qui ne peuvent s’offrir des soins de qualité.