Haïti est confronté à une escalade de la violence criminelle sans précédent, comme en témoigne l’augmentation alarmante des attaques contre les biens et les personnes. Autrefois, les groupes criminels respectaient au moins un code d’honneur minimal, notamment celui de ne jamais s’en prendre aux personnes les plus vulnérables de la société comme les femmes, les enfants et les vieux. Aujourd’hui, il semble que les bandes criminelles ont franchi une nouvelle limite en n’hésitant plus à s’attaquer à des cibles innocentes.

Cette situation est un rappel cruel et tragique de la nécessité de prendre des mesures pour lutter contre la criminalité en Haïti et de protéger les citoyens. De leur côté, les autorités doivent agir rapidement pour renforcer la sécurité publique et poursuivre les criminels responsables de ces actes brutaux.

Montée d’une violence incontrôlable

Haïti, toujours à la traine sur le plan économique, fait face à une crise croissante de violence et d’insécurité. La montée de la violence en Haïti est en partie due à l’émergence de gangs dans presque tout le pays, en particulier dans la capitale, Port-au-Prince.

Ces gangs sont devenus une menace pour la sécurité publique, mais aussi pour la stabilité du pays. Ils se livrent souvent à des activités criminelles telles que le vol à main armée, les kidnappings, le racket, la contrebande et même les meurtres en série. Une véritable industrie du crime s’est installée chez nous.

Les habitants de la ville sont de plus en plus préoccupés par cette montée inexorable de la violence et vivent dans la peur permanente d’être la prochaine victime d’un crime violent.

Mais ce qui choque, c’est que même les citoyens les plus vulnérables sont devenus des cibles potentielles : enfants, femmes, personnes âgées… personne n’Y échappe. Les gangs ne montrent aucun état d’âme et affichent une violence aveugle qui ne fait partie ni de notre culture ni de nos valeurs.

La police haïtienne, qui est largement débordée et sous-équipée, est complètement dépassée par la situation. De plus, nos forces de l’ordre sont souvent accusées de corruption et de complicité avec les gangs, ce qui ajoute à la frustration et à la peur de la population. Le gouvernement haïtien quant à lui a depuis longtemps baissé les bras et ne semble pas en mesure de faire quoi que ce soit pour remédier au problème.

Les Haïtiens commencent donc à perdre patience et veulent des actions efficaces pour faire face à la montée de la violence. Ils réclament ainsi des réformes politiques et policières pour améliorer la sécurité et la stabilité du pays. De nombreuses voix plaident également pour une approche plus globale, qui inclurait des programmes de développement économique pour les jeunes défavorisés et des initiatives pour améliorer l’éducation et les opportunités pour ces mêmes jeunes afin de les dissuader de rejoindre les gangs. En effet, le recrutement des enfants par les gangs est une autre préoccupation majeure qui prend de l’ampleur. Au lieu de fabriquer de futurs médecins et ingénieurs, on est en train de fabriquer de violents criminels qui risquent de rendre la situation encore plus insoutenable dans les prochaines années à venir.

Pour ainsi dire, la montée de la violence en Haïti est devenue un problème complexe et profondément enraciné qui nécessite une action déterminée et coordonnée de la part du gouvernement, de la société civile et de la communauté internationale. La lutte contre les gangs et la corruption doit être considérée comme une priorité absolue afin de permettre aux habitants de vivre en paix et dans la dignité.

Les gangs ne respectent plus aucune règle

Loin d’être une nouvelle tendance, les gangs existent depuis des décennies dans notre pays, mais leur comportement violent s’est intensifié récemment, avec une absence totale de considération pour la vie humaine. Le problème est devenu particulièrement préoccupant en raison de la nature cruelle des actes commis par les bandes criminelles. Ils ne respectent plus aucune règle et s’en prennent à tout le monde, sans distinction d’âge, de sexe ou de situation sociale. Les femmes et les enfants sont devenus des cibles de choix, souvent visés pour leur absence de défense ou pour servir de moyen de pression sur d’autres personnes.

Comment toujours, ce sont les pauvres qui sont les premières victimes de ces exactions étant donné qu’ils ne disposent pas de moyens pour se protéger. Les gangs se sont également adaptés à l’évolution de la société, utilisant de nouvelles technologies comme les réseaux sociaux pour s’agrandir en recrutant de nouveaux membres. Aussi, ils n’hésitent pas à publier des vidéos violentes pour faire passer leurs messages et effrayer la population.

On a remarqué ces derniers temps que les gangs haïtiens sont de plus en plus actifs sur les réseaux sociaux, rivalisant entre eux pour montrer qui est le plus violent et le plus barbare. Un phénomène alarmant qui interroge sur le chemin qu’est en train de prendre notre jeunesse. La guerre sur les réseaux sociaux est également une stratégie pour les gangs pour s’agrandir. Ils utilisent la violence virtuelle pour faire peur aux habitants et les obliger à quitter leur maison, leur permettant ainsi de prendre le contrôle de nouveaux quartiers.

La réponse de la société civile face à un gouvernement absent

La société civile peut jouer un rôle clé en mobilisant la population pour lutter contre la violence et en fournissant un soutien aux victimes. Les différentes ONG peuvent travailler ensemble pour sensibiliser les gens à la violence des gangs et les aider à trouver des solutions pour s’en protéger.

De même, la communauté internationale peut aider à sortir Haïti de la violence en apportant un soutien financier et en offrant une aide technique pour renforcer les capacités des organisations de la société civile. Les pays donateurs peuvent également travailler avec les gouvernements voisins pour consolider la coopération régionale en matière de sécurité et de justice. Car pour le moment, on ne peut malheureusement pas compter sur le gouvernement pour combattre le crime organisé. Donner l’argent à Ariel Henry et à ses acolytes, c’est priver les Haïtiens d’une aide précieuse pour espérer gagner la guerre contre la criminalité.

Il est également important de noter que la corruption et la pauvreté sont des facteurs majeurs dans la persistance de la violence des gangs en Haïti. C’est pourquoi il est primordial d’encourager la transparence et la responsabilité dans la gestion des fonds publics.

La solution contre le crime passe aussi par la formation des jeunes à travers des programmes éducatifs et économiques qui les éloigneront de la vie criminelle et les aideront à construire un avenir meilleur.

Bien que le gouvernement haïtien soit largement impuissant à faire face à la crise de la violence des gangs, la société civile et la communauté internationale peuvent jouer un rôle crucial pour permettre à Haïti de s’en sortir. Ensemble, nous pouvons aider les citoyens haïtiens à retrouver la sécurité et la stabilité qu’ils méritent.

Dessalines Ferdinand
Le Floridien, 15 février 2023

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