La situation en Haïti est de plus en plus critique, alors que les habitants sont confrontés à une combinaison explosive de problèmes qui mettent en péril leur avenir à court terme. Armes, pauvreté, corruption, violences, choléra : tous les ingrédients sont là pour former un cocktail explosif qui menace la survie de la population haïtienne. Certains médias occidentaux ne parlent même plus de guerre civile, mais résolument d’un génocide.

Les armes sont omniprésentes dans notre pays, ce qui alimente la violence et l’instabilité politique. Les gangs armés sévissent dans les quartiers les plus pauvres de la capitale, Port-au-Prince, où les habitants vivent dans la peur constante des fusillades et des enlèvements. Les forces de l’ordre sont incapables de faire face à cette situation, car elles sont sous-financées et mal équipées. Les armes illégales circulent librement dans les rues, entre les mains des gangs criminels qui sèment la terreur, et même des particuliers préfèrent se défendre eux-mêmes plutôt qu’à faire confiance à une police qui n’a même pas été capable de protéger le Président de la République. Le climat sécuritaire est tel dans notre pays actuellement que personne ne peut plus sortir dehors en toute quiétude. Voilà donc une des raisons qui poussent de nombreux Haïtiens à choisir le chemin de l’exil. Plutôt que de tomber sous les balles de criminels sans foi ni loi pour qui la vie humaine n’a plus aucune valeur, certains Haïtiens préfèrent prendre le risque de se noyer en mer en tentant d’atteindre l’eldorado américain.

La pauvreté est un autre fléau qui affecte la population haïtienne. Plus de 60% de la population vit dans l’extrême pauvreté, ce qui signifie qu’ils n’ont pas accès à des soins de santé adéquats, à l’éducation, à l’eau potable ou à une alimentation suffisante. Les Haïtiens sont confrontés à une crise économique qui s’aggrave chaque jour, avec un taux de chômage en constante augmentation. Les conditions de vie sont misérables pour la plupart des Haïtiens, et la situation ne montre aucun signe d’amélioration.

Le manque de perspectives pour la jeunesse haïtienne est une réalité désolante qui impacte de manière significative leur avenir. Les défis économiques, politiques et sociaux auxquels Haïti fait face, combinés à une éducation insuffisante et à des opportunités limitées, créent un environnement difficile pour les jeunes. Les perspectives d’emploi sont limitées, avec un taux d’inactivité élevé et un marché du travail informel peu développé. En l’absence de perspectives positives pour leur avenir, de nombreux jeunes haïtiens sont confrontés à des choix difficiles, tels que l’émigration, la pauvreté et la marginalisation. Malheureusement, une partie de cette jeunesse choisit de rejoindre les rangs des gangs, accentuant un peu plus le cycle infernal de la violence et de l’insécurité.

Et comme si cela ne suffisait pas, la crise sanitaire est venue compliquer un peu plus les choses. Après le Covid, voilà que le choléra refait surface. Le choléra, cette maladie mortelle et facilement évitable, est endémique en Haïti depuis le tremblement de terre dévastateur de 2010. Le manque d’eau potable et d’installations sanitaires adéquates a permis à la maladie de se propager rapidement, touchant des milliers de personnes chaque année. Les hôpitaux et les cliniques sont débordés, incapables de faire face à l’afflux de patients. Face aux ressources médicales très limitées, notre pays s’en remet à la générosité internationale pour sauver ce qui peut l’être et soigner les patients.

Avec cette accumulation de problèmes, les Haïtiens sont en danger permanent. Les dirigeants haïtiens doivent agir rapidement pour rétablir l’ordre, lutter contre la pauvreté et améliorer les conditions de vie de leur population. Sinon, la tragédie haïtienne continuera de se dérouler sous nos yeux avec des conséquences dévastatrices pour l’avenir du pays. Il est clair que ce n’est pas Ariel Henry et son gouvernement qui pourront faire quelque chose. Notre classe dirigeante n’est pas la solution, mais définitivement la source du mal. Il faut donc que les Haïtiens reprennent leur destin en main au lieu de continuer à le confier à des malfrats qui n’ont pas une once d’humanisme.

Les dirigeants haïtiens semblent avoir confondu leur poste avec un manège à sensations fortes, où ils peuvent juste s’asseoir et profiter du tour sans se soucier des conséquences. Malheureusement pour le peuple haïtien, le manège a déraillé. Ce qui est sûr, c’est que si l’incompétence était un sport, les dirigeants haïtiens en seraient assurément les champions incontestés ! La situation apocalyptique dans laquelle ils nous ont mis est inacceptable et ne peut durer plus longtemps.

Pour notre plus grand malheur, les tensions dans d’autres régions du monde (Ukraine, Corée du Nord, Chine) ont éclipsé le drame que vivent les haïtiens au quotidien. Les crimes des gangs sont devenus presque une banalité, alors que les crises sanitaires graves comme le choléra n’inquiètent pas outre mesure la communauté internationale. Autant dire qu’au final, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes et nos forces vives pour nous en sortir, car attendre une hypothétique aide étrangère, c’est comme se suicider à petit feu.

Stéphane Boudin

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