NORTH MIAMI — Larry Spring, ex-directeur financier et actuel directeur Municipal de North Miami depuis 2016, vient d’être officiellement congédié par le conseil municipal de la ville. Cette décision n’est pas une surprise, puisque l’avocat de Mr Spring avait déjà notifié au conseil par courrier le 31 décembre dernier que son client a été mis au courant de son prochain licenciement. Il a rajouté que Mr Spring était prêt à un règlement à l’amiable. Ainsi, pour son départ, Mr Spring percevra au terme de son mandat qui arrivera à échéance le 31 janvier prochain, 32 semaines de salaire, ainsi qu’un véhicule tout-terrain appartenant à la ville d’une valeur de 45.000 dollars.  En contrepartie, il renoncera à toute audience publique pour y évoquer les causes de sa mise à la porte.

Si les raisons derrière ce renvoi demeurent mystérieuses, puisque ni les élus locaux ni le principal intéressé n’ont voulu donner d’éclaircissements sur ce point, la manière reste quant à elle sujette à caution. Ainsi, lorsque la conseillère municipale Carol Keys a demandé des explications, le maire Philippe Bien-Aime a répondu sur un ton martial qu’il avait le pouvoir de par sa fonction d’engager ou de congédier un directeur municipal. Notons que Mr Spring bénéficiera un peu plus que les 26 semaines d’indemnité octroyée par la loi de Floride en cas de règlement de conflit pour un employé public. Par ailleurs, certains membres du conseil de la ville, notamment Mme Carol Keys (District 2) et Mr Scott Galvin (District 1), se disent consternés par cette décision dans la mesure où ils considèrent Mr Spring comme un des meilleurs gestionnaires que North Miami ait eus depuis des décennies. De plus, plusieurs citoyens ont abondé dans le même sens et ont loué les actions du City Manager au cours de son mandat.

Les signes de désaccords entre Mr Spring et ses supérieurs hiérarchiques se sont étalés au grand jour lors d’une réunion sulfureuse du conseil le mois dernier. Le maire Philippe Bien-Aime reprochait alors au directeur municipal de ne pas avoir assez fait pour résorber un déficit budgétaire de 8 millions de dollars qui traine depuis 2018. Spring a répliqué que ce montant ne pouvait être avancé tant que le travail de l’audit n’était pas terminé, et dont les conclusions sont attendues dans les prochaines semaines. Derrière cette guerre des chiffres se cache un réel désaccord de fond sur le mode de gestion. Même s’il défend son bilan et qu’il bénéficie de nombreux soutiens, Mr Spring fait donc les frais de profondes dissonances au sein de l’Hôtel de Ville.

Reste à savoir maintenant qui prendra le poste de nouveau City Manager à la fin du mois. Des noms circulent d’ores et déjà, dont celui de Hans Ottinot, ancien procureur de Sunny Isles Beach. Quel que soit celui ou celle qui succédera à Mr Spring, l’essentiel est qu’il soit sélectionné sur la base de ses compétences. Il convient ici de tirer la sonnette d’alarme afin que les membres du conseil municipal, majoritairement d’origine haïtienne, ne cèdent pas aux tentations du communautarisme. Mr Bien-Aime, né en Haïti et installé aux États-Unis depuis 1993 après un bref transit de 2 ans au Canada, est bien placé pour le savoir. Une bonne démocratie participative à l’échelle locale impose la plus grande transparence dans les prises de décisions, notamment lorsqu’il s’agit de nominations à des postes clés. Nous saurons quelle voie prendra le maire de North Miami très prochainement. Espérons que Mr. Bien-Aimé n’embauchera pas un/une compatriote comme un ‘City Manager Fantoche’, une personne qui lui garantirait une soumission aveugle.

DF/LE FLORIDIEN

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