(Le Floridien) – Sous le feu des critiques pour sa gestion migratoire, Biden a décidé de passer à l’offensive en ordonnant l’accélération des déportations, notamment en ce qui concerne les Haïtiens sans papiers et qui ont épuisé tous les recours pour pouvoir rester sur le territoire américain. Ainsi, on estime à 14.000 le nombre d’Haïtiens qui sont menacés d’expulsion. Un chiffre considérable dans lequel on trouve de nombreux enfants. Un autre chiffre qui met en lumière le drame humain auquel nous assistons, sur les 300 derniers haïtiens expulsés, plus de la moitié a moins de 5 ans et est né à l’étranger. Or, nous savons à quel point la situation socio-économique est désastreuse en Haïti en ce moment, surtout après le tremblement de terre du 14 août. Le problème est que la communauté haïtienne semble être la cible parfaite pour les agents de l’immigration. Est-ce parce que leur gouvernement n’ose pas protester étant en position d’infériorité (pour ne pas dire qu’il soit inexistant), face à l’ogre américain? Toujours est-il, on assiste actuellement à une rotation continue des avions entre la Floride et Port-au-Prince. On comptabilise presque 6 par jour. Le gouvernement haïtien a demandé, discrètement, un moratoire, estimant qu’il ne pouvait accueillir les migrants expulsés dans de bonnes conditions. Le gouvernement n’a pas daigné répondre.
Ironiquement, les États-Unis ont aussi organisé un pont aérien entre Kaboul et les États-Unis, mais cette fois pour ramener des Afghans de l’extérieur vers les États-Unis. Qui a dit que le deux poids deux mesures n’existait pas lorsqu’il s’agit de choisir qui a le droit de profiter de la générosité.