Un cas déplorable : un soignant haïtien accusé d’avoir volé plus de 17 000 $ à un patient atteint de démence

Par Le Floridien_____________

(Palm Beach, FL) – Dans ce qui est décrit par les enquêteurs comme un cas « déplorable » d’exploitation financière, un soignant haïtien de Palm Beach County, Mathieu Gustave, est accusé d’avoir volé plus de 17 000 $ à un patient âgé atteint de démence. Selon les autorités du comté, entre août 2022 et juin 2023, Gustave aurait profité de l’état mental affaibli de son client pour effectuer des retraits en espèces non autorisés, utiliser ses cartes bancaires à des fins personnelles et régler ses propres factures.

Les preuves recueillies montrent une série d’achats effectués via le compte Amazon du patient, incluant des smartphones, des chaussures de sport, du parfum, une montre connectée, et même un blender. En parallèle, les autorités ont découvert que Gustave avait relié la carte bancaire du patient à son propre compte Cash App, transférant plus de 1 800 $, et à son compte T-Mobile, pour régler plus de 600 $ en factures. Lorsqu’il a été interrogé sur ces dépenses, Gustave a affirmé ne pas s’en souvenir, suggérant qu’une erreur aurait pu affecter son compte. Plus tard, il a tenté de justifier ses actes en disant que le patient lui avait donné la permission, évoquant une relation quasi familiale entre eux. Mais les autorités, appuyées par une évaluation psychiatrique du patient, ont conclu que ce dernier n’avait pas la capacité mentale de consentir, ce qui a permis d’inculper Gustave pour exploitation d’une personne âgée vulnérable et utilisation frauduleuse d’une identité.

Ce cas met en lumière un aspect souvent négligé dans le travail auprès des personnes souffrant de troubles cognitifs comme la démence : le devoir moral, éthique et légal du soignant. Un soignant, en particulier auprès d’un patient mentalement diminué, ne peut prétendre à une relation d’égal à égal. Il agit en tant que protecteur, en tant que personne de confiance, investie d’une responsabilité fiduciaire. Ce que Gustave semble avoir oublié, c’est qu’un patient atteint de démence n’a ni la lucidité ni les moyens de se protéger contre la manipulation ou les abus financiers.

L’affaire soulève également une question inquiétante : comment un tel détournement de fonds a-t-il pu passer inaperçu aussi longtemps ? Malgré des transactions inhabituelles, des transferts vers des comptes personnels, et des achats d’articles de luxe clairement hors de portée pour une personne âgée dépendante, aucune alerte bancaire ni vérification institutionnelle ne semble avoir été déclenchée. Cela démontre les failles persistantes dans la surveillance financière des personnes vulnérables. Les banques, applications de paiement et fournisseurs de services devraient disposer de mécanismes de détection plus robustes pour prévenir ce type d’abus.

Pour les familles et les proches de patients atteints de démence, ce cas rappelle l’importance de surveiller de près les finances de leurs proches, de mettre en place des procurations ou d’autres protections légales, et de ne pas hésiter à signaler toute irrégularité. Les soignants, eux, doivent constamment se rappeler que leur rôle dépasse largement les gestes du quotidien. Ils sont les gardiens de la dignité et de la sécurité de ceux qui ne peuvent plus s’en charger eux-mêmes.

Alors que Mathieu Gustave devra désormais répondre de ses actes devant la justice, cette affaire laisse un goût amer dans une communauté où de nombreux Haïtiens travaillent comme aides-soignants et assistants à domicile. Une profession honorable, fondée sur la confiance, et que ce genre de trahison ne fait qu’entacher. Mais elle offre aussi une leçon : le soin ne se limite pas au corps. Il engage la conscience.

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